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17/12/2016

Il était temps !

Mardi je retourne à Paris, j'ai pris mon billet de train d'aller, sans retour. Pour l'instant ! J'attends un peu déjà parce que le billet de retour est excessivement cher, et aussi parce que quelqu'un va peut-être pouvoir me ramener dans le sud en voiture.

Ça fera exactement 4 mois que je suis à Toulouse. Je n'en reviens pas d'avoir eu le courage de venir, et d'avoir le courage de rester. Je ne regrette pratiquement jamais et je me sens toujours aussi bien. J'ai plein de projets pour les mois à venir, et il me semble que le seul handicap que j'ai ici c'est cette colocation. Il va donc falloir que je gagne ma vie rapidement et avec un montant plus élevé que le smic/chômage, pour pouvoir prendre un appartement seule.

Le coloc a décidé de faire l'ours, il n'est pas très bavard en ce moment. Le genre à profiter de ma présence pour discuter des heures lorsqu'il ne va pas bien, mais à ne pas être très convivial quand ça va dans sa vie.



En début de semaine il a passé une journée entière à l'appart avec moi. Alors que j'écrivais, il a décidé de réviser le programme de maths du lycée pour un concours qu'il aimerait passer. Il s'est installé dos à moi, sur une autre table, a mis ses boules quies, a ouvert de gros livres, a pris quelques notes sur une feuille blanche... Je voyais pas l'intérêt des boules quies vu que je ne faisais pas de bruit, pour comprendre je lui ai demandé si je le gênais (avec les bruits de mon clavier peut-être ?). Sa réponse m'a surprise : "Non ne t'inquiète pas, je mets des boules quies parce que lorsque je répète les phrases dans ma tête, ça résonne, ce qui m'aide à mieux retenir". Ce mec est fou.
Le plus drôle, c'est qu'au bout d'une demie-heure j'ai décidé de me lever pour aller fumer dehors, je suis passé derrière lui, et au lieu de réviser il était en train de draguer sur un site de rencontre. Ce mec n'est pas sérieux.

Depuis mercredi je le croise très peu. Du coup ça fait plusieurs jours que j'écris dans mon coin, je ne sors pas trop parce que le froid me décourage. J'ai déjà pas assez chaud à l'appart...oh wait ! Nan mais il a baissé le thermostat du chauffage ! Ok ok, le duel commence. Je vais devoir vérifier et remettre régulièrement le chauffage au max. Alors qu'il passe 4h par jour dans l'appart, il fait tout en fonction de lui, je me retrouve avec sa vaisselle, son bordel, et même lorsqu'il range ou fait le ménage, je dois finir derrière lui.

La voisine fait des soirées n'importe quel soir jusqu'à n'importe quelle heure. C'est fatiguant, et comme je suis la seule que ça gêne (parce que ma chambre est au dessus de son mini-studio), je me sens seule.

Ma voiture déconne complètement. Je dois attendre quelques minutes avant qu'elle veuille bien démarrer. Et si j'oublie qu'elle ne fonctionne pas bien, et que je n'attends pas, elle ne démarre pas, un cadran "levier de vitesse défaillant" apparaît, et je perds encore plus de temps à attendre qu'elle veuille bien démarrer...

"Il était temps" que je rentre à Paris parce j'ai envie de bouger, sortir, revenir, voir du monde, manger un steak, et surtout voir ma famille. Le seul truc qui m'ennuie, c'est la différence de température avec Toulouse (les minimales surtout)... La logique voudrait que je passe l'été dans le nord, et qu'on me rejoigne pour fêter noël dans le sud. Logique de frileuse !


11/12/2016

Le corps, la maison et l'esprit

LE  CORPS

Point météo : nous sommes le 10 décembre, je n'ai eu froid que deux fois seulement depuis que je suis à Toulouse. Je parle du froid qui fait mal, celui qui immobilise mes mains et qui me coupe le souffle. A Paris, j'aurais été dans cet état depuis mi-novembre, quasiment tous les jours.
J'ai investi dans les gants de la même marque que les chaussettes "les plus chaudes du monde". Et c'est de la folie ce qu'ils sont efficaces (lorsque j'en ai besoin, ce qui est rare).

Il se passe un truc très bizarre sinon. Déjà je ne fais plus de cauchemars, mais comme ça arrive par période ça ne m'affole pas. Non le truc bizarre c'est que je fais des rêves !!!!! C'est la première fois de ma vie que je fais des rêves qui ne sont pas désagréables ! Je découvre la sérénité de se réveiller sans être mal dans mon corps. Bon alors en plus, vlà les sujets de mes rêves : je mange une pizza, je mange de la vache qui rit, je mange un taboulé, je mange des côtes de porc.... le message est clair !

Rajoutons à ça que j'oublie régulièrement de fumer. Hyper bizarre aussi. Je m'en suis rendue compte avec la clope digestive (4 repas par jour = 4 clopes digestives). Je l'oublie. On dirait que les grands changements que je voulais faire dans ma vie en arrivant ici se font tout seuls, sans aucune volonté, petit à petit. Doucement mais sûrement ?




LA  MAISON

D'après plusieurs invités, notre salon est déprimant. Des murs gris, des pans de murs taupe, la cuisine noire, le parquet gris clair, le carrelage jaune pas beau/aubergine... Personnellement, alors que je passe quasiment la totalité de mes journées dedans, je ne me sens pas déprimée, ou oppressée. Ça n'a pas d'impact sur mon moral mais je suis quand même d'avis que c'est moche tout ça, la déco, les couleurs et l'ambiance.

Je me suis dit que ça avait peut être un rapport avec la dépression du coloc qui dure depuis maintenant plus d'un mois (depuis trop longtemps à mon goût) et sachant qu'il a le don pour plomber l'atmosphère avec sa tête de chien battu, j'ai décidé pour mon bien de m'attaquer à la déco du salon.
(déco joyeuse -> coloc moins dépressif -> ambiance plus sereine pour moi)

Alors j'ai commandé un tapis de 3m sur 2, bleu clair et je l'ai fait payé. Ça remplacera la serviette de bain moche qu'il a mise sous la table basse (oui, tu vois la serpillière par terre ? c'est ça.).
Et puis je suis allée achetée une guirlande lumineuse colorée pour accrocher au mur. Truc inutile qui réjouit les simples d'esprit (le pire c'est que ça fonctionne). J'attends d'avoir un peu de liquide pour faire une virée chez Ikea, prendre des coussins colorés pour mettre sur le canapé (et qu'il rembarque dans sa chambre son traversin qu'il laisse là pour rien)(l’espèce de crotte bleu nuit sur les coussins gris du canapé qu'on peut voir dans le coin en bas à droite de la photo suivante).



L'ESPRIT

J'écris plus que jamais. J'ai rassemblé les bouts de mon roman pour les mettre dans un même document. Ça m'a fait bizarre. J'attaque du début jusqu'à la fin. J'arrête d'aller dans tous les sens, je travaille sur une ligne après l'autre et ne passe à la suivante que lorsque je valide définitivement la précédente. Une soixantaine de page A4 pour l'instant (un bouquin d'environ 100 pages).

Je vais voir la psy une fois par semaine, le lundi matin, et alors que je la sentais amorphe en la rencontrant, je suis stupéfaite par notre interaction. Chaque rendez-vous remue, l'air de rien, des trucs lourds. Je dis l'air de rien parce qu'elle me fait parler de trucs légers. On attaque pas du tout mes gros "problèmes". Ce qui est fou c'est qu'elle me fait réaliser à quel point je n'ai vu que des charlatans jusqu'à maintenant. Et quand je pense qu'une séance ne me coûte qu'1€ au lieu des 70€ que prennent les spécialistes à Paris...

01/12/2016

Allers-retours

Décembre, dehors le temps commence à être plus fort que moi le matin et le soir. Il n'empêche que j'arrive encore à apprécier des détails : le ciel étoilé, complètement dégagé, chaque nuit; la vue sur la ville illuminée et chaque matin et les rayons du soleil qui rentrent dans le salon à travers les arbres nus. C'est plus facile maintenant de m'imaginer revenir à Paris pour les fêtes en sachant que je ne quitte pas une météo de rêve ici.

Il est temps de prendre mes billets de train, et alors que le prix du billet aller est une bonne surprise, celui du retour pique. Je surveille tous les jours les tarifs, voir si ça a tendance à baisser ou augmenter, histoire de réserver au meilleur moment et au meilleur prix.

La colocation est arrivée au bout de ma patience et de ma tolérance lundi soir. Je ne pouvais plus dire une phrase sans qu'elle soit mal interprétée. Difficile quand on vit en communauté. J'ai cru atteindre un point de non-retour, tant et si bien que je suis partie à la recherche d'une autre colocation pour m'en aller avant que le coloc ait la possibilité de me dire de partir.

Mardi soir j'ai donc visité une première colocation à 4, dans mon quartier préféré de Toulouse. Les colocataires ont eu l'air d'être vraiment sympas et bien élevés. Par contre l'appartement était pas top et ma future chambre pas mieux, surtout au prix qu'ils en demandaient (100€ de plus et des cautions)...
Mercredi soir, deuxième visite, pour moins cher, dans un quartier pas très sympa, près de Rangueil. Un petit appart moche et mal agencé dans un immeuble gris et froid. Des colocataires dans le genre chômeurs/fumeurs limite aux looks de sdf. Très peu pour moi.

En revenant je me suis rendue compte que j'étais pas si mal où je suis finalement, l'hygiène n'ayant pas l'air au top lors des 2 visites. Donc ça vaut le coup de continuer à prendre sur moi, d'essayer d'améliorer les choses, et de rétablir le dialogue avec le coloc. Comme si l'univers voulait m'aider, ça s'est remis tout seul à bien se passer.
En relisant les derniers articles du blog, je réalise que c'est les montagnes russes l'ambiance de notre colocation. Une semaine avec, une semaine sans, une semaine avec, une semaine sans...
Va falloir travailler à stabiliser tout ça.

Le point noir de la semaine, lié au problème de la gestion de la cuisine dont j'ai parlé dans le précédent article, à peine ai-je baissé le volume de ce que je mange que j'ai perdu du poids. Je dois être constamment vigilante, c'est bizarre. Je ne me suis pas pesée depuis fin septembre, et je vais quand même vérifié qu'il n'y a rien d'alarmant la semaine prochaine chez ma copine parfaite (parce qu'elle est la seule dans la région a avoir un pèse personne on dirait !).

Pour finir, je suis allée donner mon deuxième cours de maths à mon unique élève qui habite au bout du monde, mais cette fois c'était le matin. J'ai bien plus apprécié le trajet que dans le noir, et particulièrement parce qu'on voit par moment les Pyrénées au fond du paysage, avec même des pointes enneigées collées au ciel.