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31/08/2016

Encore trop les vacances...

Mon sens de l'orientation est inefficace ces derniers jours. Je crois connaître la route, mais en fait je confonds encore le Garonne avec le canal, et puis la Rocade avec l'autoroute avec le boulevard et... bref, je fais souvent des demi-tours. Et remets le gps.
Ma voiture est une automatique, et elle ne veut pas passer les rapports dans pentes. Comme ça monte et ça descend pas mal ici, je flippe à chaque trajet qu'elle me claque dans les doigts...

J'ai eu un entretien aujourd'hui, pour un boulot vraiment basique, même pas de la vente, c'est quasiment que de la manutention. Et pourtant, durant l'entretien, j'ai eu le droit à des questions plutôt pointues. C'est à se demander comment se passent les entretiens pour les postes d'ingénieurs !
J'aurais la réponse de l'entretien demain, mais le poste ne m'a pas vraiment emballée, je dois l'avouer. Je crois même que je vais refuser s'ils me veulent...

Dans la maison de mon oncle, il y a toujours un air de vacances. Je suis bien moins productive et efficace que chez moi, et ça me pèse un peu (mais pas autant que la solitude, tout est relatif). Alors je bous d'impatience à l'idée de m'installer, d'avoir une vie stable et structurée.

On a fini la journée à rejoindre les voisins dans un marché nocturne. C'est le joli nom qu'ils lui ont donné, mais c'est plutôt un camion buvette en face d'un camion à pizza, et une bonne occasion supplémentaire de se mettre minable pendant que les enfants jouent dans le parc. Dans une très bonne ambiance*, on a bien rigolé et surtout on se prévoit les prochains verres, et la pétanque, et la fête du village pour la rentrée, et je te remets un verre de rouge ?

* j'ai été à moitié adoptée, à moitié rejetée, je m'attendais à pire. Mon accent ne passe pas inaperçu, et chacun y va de son conseil pour mon projet d'installation. Le conseil qui revient le plus souvent c'est "prends ton temps". Venant de leur part, ça ne m'étonne pas !






29/08/2016

Les nuisibles


Les avions sillonnent le ciel au dessus de la ville de Toulouse. Rien d'étonnant puisque c'est la ville de l'aérospatial. Quelque soit la taille de l'appareil ou la hauteur de vol, chacun fait assez de bruit pour qu'on le remarque et même parfois tellement qu'on doit attendre pour se remettre à parler.
Je savais que ce ne serais pas un problème pour moi avant même de le vivre. Comme n'importe quel bruit de fond, on s'y habitue, et comme il n'est pas continu, ça passe même pour quelque chose de sympa.

Par contre je m'attendais à un autre cauchemar : les moustiques. Et ça ne loupe pas ! Samedi après midi j'ai eu le malheur de commencer une sieste avec la fenêtre ouverte vers 17h. Mais je ne me suis pas réveillée à temps pour éviter d'être à la merci des moustiques pendant la plage horaire de leur repas : entre 19h et 22h. C'est bien connu comme le moment de la journée où il faut se barricader.
Je me suis réveillée avec les 2 bras enflés, j'ai repéré les 2 piqures qui a elles seules me démangeaient des épaules au bout des doigts. J'ai cru que j'allais devenir folle cette nuit là, vraiment folle.
Alors je vais m'équiper : spray à la citronnelle, prise anti-moustique, et crème à la cortisone... rien que ça !

Heureusement le climat rattrape n'importe quel désagrément : même lorsque le ciel est couvert il fait chaud, et je me réjouis à chaque fois que j'y pense : j'ai chaud, je suis bien.

27/08/2016

Ne pas s'emballer

Finalement je n'ai pas trouvé de travail. Correction : j'avais trouvé un travail, mais il faut croire que c'était des paroles en l'air. En 48h, je passe de "Bienvenue dans l'équipe, on va se tutoyer d'accord, allez à lundi !" à "Vous êtes trop qualifiée pour le poste, désolée". Je ravale donc ma fierté d'avoir été si efficace puisqu'au contraire, on vient (je viens) de me faire perdre 3 journées de recherche d'emploi. Ma confiance et mon optimisme en prennent un coup.
Mon projet est remis en question, peut-être chercher un autre poste, autrement, et puis accepter d'être patiente, de ne pas avoir immédiatement ce que je veux (un logement en particulier).

Ces derniers jours m'ont appris que je suis en décalage avec le mode de vie et de pensée de la région.
Ce que l'on ressent en tant que touriste, c'est que tout est plus cool ici : l'ambiance, les gens, la météo. Mais lorsqu'on doit se fondre dans la masse, on découvre une nouvelle façon de gérer les relations, la communication, le rapport au temps... Certaines qualités qui étaient des atouts dans le nord, deviennent stériles : tout ce qui tourne autour de l'apparence (la vulgarité et la sobriété se mélangent sans souci ici), la rapidité (pas compatible avec la flemme ambiante), l'efficacité, l'engagement et l'implication (pour quoi faire ?).
La différence est telle que je suis souvent à côté de la plaque et incomprise, autant dans mes paroles que dans mes actes. J'attends l'impossible et donne l'inutile, c'est perturbant.

Je dois lâcher mes principes de parisiennes (jugés bizarres ici), ne pas m'accrocher aux mots (leurs sens et leurs absences), ne donner d'importance qu'aux actes (pas aux paroles, ni aux gens, ni aux heures). Ce qui revient à changer ce que je suis, ce que je pense et ce que je fais. Tout ça sans me vexer de rien, tant que je ne fais pas "partie des leurs".
Pour l'instant mes efforts d'adaptation ne suffisent pas, mes habitudes compliquent la tâche. Au mieux ça fait sourire, au pire ça gonfle. Tout se mélange dans mon cerveau et mon cœur, comme un nœud d'incompréhension et de tristesse qui ne veut pas se laisser démêler. Alors pour ne pas me perdre à trop réfléchir, et éviter de ressasser ma différence, je me répète seulement : "Calme ta joie, sois plus souple, observe et apprends".

En attendant j'ai pris possession de ma chambre, vidé tous mes sacs de voyage. Et puis on a monté une palissade en bois, fait de la confiture de figue et de la psychanalyse. Des valeurs sûres qui me rassurent.


25/08/2016

Trouver un travail à Toulouse ? Un nouveau record de rapidité !

Hier une flemme de sudiste m'a envahie, je n'ai pas fait grand chose de ma journée, alors que je devais profiter de cette dernière journée dans le centre de Toulouse pour chercher du travail. La faute à la chaleur, au petit cafard de la solitude, et à ma peur du rejet (professionnel).

A Paris, dans mon secteur (la vente), ça a toujours été plus ou moins facile et rapide pour moi de trouver un travail. En général en 48h c'est réglé, et mon record était jusqu'à présent de 24h entre le dépot du CV et l'entretien d'embauche qui aboutit à un contrat.

Alors forcément lorsqu'on m'a dit que ça allait être difficile de trouver un travail en province, qu'on allait me regarder de travers parce que je viens de Paris, et que les candidatures des locaux seraient toujours privilégiées à la mienne, j'ai perdu un peu de mon optimiste.

Ce matin j'ai dû rendre l'appartement que je louais, et avant de me rendre chez mon oncle en banlieue, j'ai pris mon courage à 2 mains et je suis allée imprimer mon CV en 60 exemplaires. Cv sur lequel ne sont menionnés ni ma provenance régionale ni les intitulés des postes que j'ai occupés (pour ne pas faire peur vu que je redescends en bas de l'échelle et que je ne cherche pas un boulot de manager). J'ai aussi décidé de ma passer de lettre de motivation, pour éviter toute maladresse rédhibitoire.

De magasin en magasin rue d'Alsace Lorraine, j'ai dégainé mes CV et mon sourire à partir de 10h30. Des refus souriants, des "pas de lettre de motivation ? c'est obligatoire !" (bah tant pis pour vous), des "je garde votre cv au cas où" et puis une boutique qui me dit qu'un autre point de vente de l'enseigne recherche quelqu'un avec mon profil, qu'elle va faire passer ma candidature. A 11h30, l'adjointe de ce fameux magasin en recherche d'une vendeuse m'appelle. Entretien fixé à 13h. L'entretien se termine au bout de 45 minutes. Elle me dit que je suis la candidate idéale et qu'elle me confirmera dans les 48h que je commence bien lundi. Je viens de trouver un travail en 4h, record battu alors que je suis en province.

Je viens d'arriver chez mon oncle, la maison est fermée, il n'est pas là (mais il laisse une clé cachée), je n'arrive pas à le joindre mais je m'installe. J'ai envie de fêter ça, mais je suis seule. Pas graaaaaaaave, je suis bien, je suis fière.

2 photos de l'appart airbnb pour finir :





23/08/2016

Arrivée !



J'ai fait la route en 5h20 + 1h de pauses cumulées, autant dire que j'attends les contraventions pour excès de vitesse. Mais j'étais tellement impatiente !

Le studio que j'ai loué via Airbnb est super : au septième étage, du balcon j'ai vue sur tout Toulouse, au lieu de devoir vivre avec le jeune homme qui y habite comme c'était prévu, j'ai le studio pour moi seule, déco esprit vintage et rock'n'roll, et tout est super propre, je me suis vite appropriée les lieux.

Dès que je prends la voiture, je me sens comme une handicapée parmi les immatriculés 31. Déjà il y a gêne d'entrée de jeu : le soleil bas m'éblouit alors je roule très lentement de peur d'écraser quelqu'un tellement je ne vois rien lorsque je ne roule pas à l'ombre. Note pour plus tard : nettoyer le pare-brise.

En plus les règles de conduites ne semblent pas être les mêmes ici qu'à Paris, la courtoisie étant une valeur ajoutée non négligeable. Ce n'est pas la jungle, et ça fait du bien, que ce soit les sourires des piétons qui traversent, les "bonne journée" qu'on me souhaite à chaque coin de rue, ou encore les sourires des commerçants. Surprise d'ailleurs, à Carrefour le caissier a carrément rempli mon sac de mes achats pendant que je payais. Comme ça, pour rien. Comme si c'était normal.

Et on en parle du peu de choix de radio ? Parmi un trop grand nombre de fréquences radio qui proposent de la variété française, c'est très difficile de tomber sur de l'électro, du rap, du hip hop, de la soul... Je m'habitue doucement à Nougaro et commence à connaître par cœur "L'envie d'aimer" d'Obispo.

J'ai passé ma première journée au studio, bizarrement je n'ai encore rien fait comme une touriste en vacances, comme si ça y est j'étais toulousaine. Je ne peux quand même pas m'empêcher de m'extasier à propos de 2 sujets :

- La chaleur qui règne ici. Règne, le mot est bien choisi. On s'adapte aux température, les volets sont tous fermés à partir de midi pour garder les habitations dans une tiédeur moins pesante, on mange tard pour éviter de faire chauffer les plaques de cuisson et faire augmenter la température. Ici tout le monde fait la sieste après le travail, et on revit lorsque le soleil se couche, vers 21h.

- Justement, ces couchers de soleil m'hypnotisent comme une gamine. Que ce soit vus du studio ou d'ailleurs, c'est incroyable. Hier soir j'ai découvert une ville au sud de Toulouse : Plaisance-du-Touch. Très résidentiel, des maisons tellement basses que le coucher et le lever de soleil dans un ciel sans nuage ont été quasiment irréels tant c'était beau.



22/08/2016

Aller Simple

Presque 10 ans après avoir découvert que Toulouse est une ville qui m'attire comme un aimant, je saute enfin le pas. Cette envie était étouffée par la peur de m'éloigner de mes proches, mais à maintenant presque 30 ans, je réalise que rien ne me retient à Paris, ni job, ni homme, ni autre.

La décision a été prise en juin, avec la fin de l'automne comme échéance maximale. Quelques mois pour se préparer, qui ont été écourtés par ma rencontre avec un toulousain. Ça me permet de sauter le pas encore plus facilement, et bien plus tôt que ce je pensais.

Après avoir trié toutes mes affaires, à grand renfort de sacs poubelles, je charge la voiture avec 2 valises de vêtements, un sac contenant toute ma salle de bain, et un dernier sac pour mon ordi et 2-3 livres. Le reste de mes affaires reste chez mon père le temps de trouver un appartement pour faire un vrai déménagement.

Il y a quelques semaines j'ai cru bon de commencer par chercher un logement, vu que les loyers sont dérisoires par rapport à Paris, je pensais qu'avec le montant de mon allocation chômage je n'aurais pas de problème pour être prise. Mais pas du tout. Déjà à Toulouse, le principe de Caution pour un non-étudiant n'existe pas. C'est plutôt sensé, mais du coup, en tant qu'adulte, sans cdi tu n'as pas de logement.

L'étape suivante a donc été de chercher un travail, mais le distance n'aide pas, et l'adresse parisienne sur le cv non plus. Heureusement j'ai un oncle qui habite en banlieue toulousaine, et il a accepté que j'utilise son adresse pour chercher du travail. Dans un premier temps (un mois? plusieurs?) j'habiterai chez lui. Jusqu'à ce que ma première fiche de paie me permette de reprendre la recherche d'appartement avec plus d'espoir que mon dossier soit acceptable.

Nous sommes le lundi 22 août 2016. Je pars sans savoir où je vais vraiment vivre à long terme, je pars sans savoir si et où je vais travailler, je pars en ne connaissant (quasiment) personne là bas, je pars à l'aventure dans un état d'esprit optimiste, quasi euphorique !