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17/12/2016

Il était temps !

Mardi je retourne à Paris, j'ai pris mon billet de train d'aller, sans retour. Pour l'instant ! J'attends un peu déjà parce que le billet de retour est excessivement cher, et aussi parce que quelqu'un va peut-être pouvoir me ramener dans le sud en voiture.

Ça fera exactement 4 mois que je suis à Toulouse. Je n'en reviens pas d'avoir eu le courage de venir, et d'avoir le courage de rester. Je ne regrette pratiquement jamais et je me sens toujours aussi bien. J'ai plein de projets pour les mois à venir, et il me semble que le seul handicap que j'ai ici c'est cette colocation. Il va donc falloir que je gagne ma vie rapidement et avec un montant plus élevé que le smic/chômage, pour pouvoir prendre un appartement seule.

Le coloc a décidé de faire l'ours, il n'est pas très bavard en ce moment. Le genre à profiter de ma présence pour discuter des heures lorsqu'il ne va pas bien, mais à ne pas être très convivial quand ça va dans sa vie.



En début de semaine il a passé une journée entière à l'appart avec moi. Alors que j'écrivais, il a décidé de réviser le programme de maths du lycée pour un concours qu'il aimerait passer. Il s'est installé dos à moi, sur une autre table, a mis ses boules quies, a ouvert de gros livres, a pris quelques notes sur une feuille blanche... Je voyais pas l'intérêt des boules quies vu que je ne faisais pas de bruit, pour comprendre je lui ai demandé si je le gênais (avec les bruits de mon clavier peut-être ?). Sa réponse m'a surprise : "Non ne t'inquiète pas, je mets des boules quies parce que lorsque je répète les phrases dans ma tête, ça résonne, ce qui m'aide à mieux retenir". Ce mec est fou.
Le plus drôle, c'est qu'au bout d'une demie-heure j'ai décidé de me lever pour aller fumer dehors, je suis passé derrière lui, et au lieu de réviser il était en train de draguer sur un site de rencontre. Ce mec n'est pas sérieux.

Depuis mercredi je le croise très peu. Du coup ça fait plusieurs jours que j'écris dans mon coin, je ne sors pas trop parce que le froid me décourage. J'ai déjà pas assez chaud à l'appart...oh wait ! Nan mais il a baissé le thermostat du chauffage ! Ok ok, le duel commence. Je vais devoir vérifier et remettre régulièrement le chauffage au max. Alors qu'il passe 4h par jour dans l'appart, il fait tout en fonction de lui, je me retrouve avec sa vaisselle, son bordel, et même lorsqu'il range ou fait le ménage, je dois finir derrière lui.

La voisine fait des soirées n'importe quel soir jusqu'à n'importe quelle heure. C'est fatiguant, et comme je suis la seule que ça gêne (parce que ma chambre est au dessus de son mini-studio), je me sens seule.

Ma voiture déconne complètement. Je dois attendre quelques minutes avant qu'elle veuille bien démarrer. Et si j'oublie qu'elle ne fonctionne pas bien, et que je n'attends pas, elle ne démarre pas, un cadran "levier de vitesse défaillant" apparaît, et je perds encore plus de temps à attendre qu'elle veuille bien démarrer...

"Il était temps" que je rentre à Paris parce j'ai envie de bouger, sortir, revenir, voir du monde, manger un steak, et surtout voir ma famille. Le seul truc qui m'ennuie, c'est la différence de température avec Toulouse (les minimales surtout)... La logique voudrait que je passe l'été dans le nord, et qu'on me rejoigne pour fêter noël dans le sud. Logique de frileuse !


11/12/2016

Le corps, la maison et l'esprit

LE  CORPS

Point météo : nous sommes le 10 décembre, je n'ai eu froid que deux fois seulement depuis que je suis à Toulouse. Je parle du froid qui fait mal, celui qui immobilise mes mains et qui me coupe le souffle. A Paris, j'aurais été dans cet état depuis mi-novembre, quasiment tous les jours.
J'ai investi dans les gants de la même marque que les chaussettes "les plus chaudes du monde". Et c'est de la folie ce qu'ils sont efficaces (lorsque j'en ai besoin, ce qui est rare).

Il se passe un truc très bizarre sinon. Déjà je ne fais plus de cauchemars, mais comme ça arrive par période ça ne m'affole pas. Non le truc bizarre c'est que je fais des rêves !!!!! C'est la première fois de ma vie que je fais des rêves qui ne sont pas désagréables ! Je découvre la sérénité de se réveiller sans être mal dans mon corps. Bon alors en plus, vlà les sujets de mes rêves : je mange une pizza, je mange de la vache qui rit, je mange un taboulé, je mange des côtes de porc.... le message est clair !

Rajoutons à ça que j'oublie régulièrement de fumer. Hyper bizarre aussi. Je m'en suis rendue compte avec la clope digestive (4 repas par jour = 4 clopes digestives). Je l'oublie. On dirait que les grands changements que je voulais faire dans ma vie en arrivant ici se font tout seuls, sans aucune volonté, petit à petit. Doucement mais sûrement ?




LA  MAISON

D'après plusieurs invités, notre salon est déprimant. Des murs gris, des pans de murs taupe, la cuisine noire, le parquet gris clair, le carrelage jaune pas beau/aubergine... Personnellement, alors que je passe quasiment la totalité de mes journées dedans, je ne me sens pas déprimée, ou oppressée. Ça n'a pas d'impact sur mon moral mais je suis quand même d'avis que c'est moche tout ça, la déco, les couleurs et l'ambiance.

Je me suis dit que ça avait peut être un rapport avec la dépression du coloc qui dure depuis maintenant plus d'un mois (depuis trop longtemps à mon goût) et sachant qu'il a le don pour plomber l'atmosphère avec sa tête de chien battu, j'ai décidé pour mon bien de m'attaquer à la déco du salon.
(déco joyeuse -> coloc moins dépressif -> ambiance plus sereine pour moi)

Alors j'ai commandé un tapis de 3m sur 2, bleu clair et je l'ai fait payé. Ça remplacera la serviette de bain moche qu'il a mise sous la table basse (oui, tu vois la serpillière par terre ? c'est ça.).
Et puis je suis allée achetée une guirlande lumineuse colorée pour accrocher au mur. Truc inutile qui réjouit les simples d'esprit (le pire c'est que ça fonctionne). J'attends d'avoir un peu de liquide pour faire une virée chez Ikea, prendre des coussins colorés pour mettre sur le canapé (et qu'il rembarque dans sa chambre son traversin qu'il laisse là pour rien)(l’espèce de crotte bleu nuit sur les coussins gris du canapé qu'on peut voir dans le coin en bas à droite de la photo suivante).



L'ESPRIT

J'écris plus que jamais. J'ai rassemblé les bouts de mon roman pour les mettre dans un même document. Ça m'a fait bizarre. J'attaque du début jusqu'à la fin. J'arrête d'aller dans tous les sens, je travaille sur une ligne après l'autre et ne passe à la suivante que lorsque je valide définitivement la précédente. Une soixantaine de page A4 pour l'instant (un bouquin d'environ 100 pages).

Je vais voir la psy une fois par semaine, le lundi matin, et alors que je la sentais amorphe en la rencontrant, je suis stupéfaite par notre interaction. Chaque rendez-vous remue, l'air de rien, des trucs lourds. Je dis l'air de rien parce qu'elle me fait parler de trucs légers. On attaque pas du tout mes gros "problèmes". Ce qui est fou c'est qu'elle me fait réaliser à quel point je n'ai vu que des charlatans jusqu'à maintenant. Et quand je pense qu'une séance ne me coûte qu'1€ au lieu des 70€ que prennent les spécialistes à Paris...

01/12/2016

Allers-retours

Décembre, dehors le temps commence à être plus fort que moi le matin et le soir. Il n'empêche que j'arrive encore à apprécier des détails : le ciel étoilé, complètement dégagé, chaque nuit; la vue sur la ville illuminée et chaque matin et les rayons du soleil qui rentrent dans le salon à travers les arbres nus. C'est plus facile maintenant de m'imaginer revenir à Paris pour les fêtes en sachant que je ne quitte pas une météo de rêve ici.

Il est temps de prendre mes billets de train, et alors que le prix du billet aller est une bonne surprise, celui du retour pique. Je surveille tous les jours les tarifs, voir si ça a tendance à baisser ou augmenter, histoire de réserver au meilleur moment et au meilleur prix.

La colocation est arrivée au bout de ma patience et de ma tolérance lundi soir. Je ne pouvais plus dire une phrase sans qu'elle soit mal interprétée. Difficile quand on vit en communauté. J'ai cru atteindre un point de non-retour, tant et si bien que je suis partie à la recherche d'une autre colocation pour m'en aller avant que le coloc ait la possibilité de me dire de partir.

Mardi soir j'ai donc visité une première colocation à 4, dans mon quartier préféré de Toulouse. Les colocataires ont eu l'air d'être vraiment sympas et bien élevés. Par contre l'appartement était pas top et ma future chambre pas mieux, surtout au prix qu'ils en demandaient (100€ de plus et des cautions)...
Mercredi soir, deuxième visite, pour moins cher, dans un quartier pas très sympa, près de Rangueil. Un petit appart moche et mal agencé dans un immeuble gris et froid. Des colocataires dans le genre chômeurs/fumeurs limite aux looks de sdf. Très peu pour moi.

En revenant je me suis rendue compte que j'étais pas si mal où je suis finalement, l'hygiène n'ayant pas l'air au top lors des 2 visites. Donc ça vaut le coup de continuer à prendre sur moi, d'essayer d'améliorer les choses, et de rétablir le dialogue avec le coloc. Comme si l'univers voulait m'aider, ça s'est remis tout seul à bien se passer.
En relisant les derniers articles du blog, je réalise que c'est les montagnes russes l'ambiance de notre colocation. Une semaine avec, une semaine sans, une semaine avec, une semaine sans...
Va falloir travailler à stabiliser tout ça.

Le point noir de la semaine, lié au problème de la gestion de la cuisine dont j'ai parlé dans le précédent article, à peine ai-je baissé le volume de ce que je mange que j'ai perdu du poids. Je dois être constamment vigilante, c'est bizarre. Je ne me suis pas pesée depuis fin septembre, et je vais quand même vérifié qu'il n'y a rien d'alarmant la semaine prochaine chez ma copine parfaite (parce qu'elle est la seule dans la région a avoir un pèse personne on dirait !).

Pour finir, je suis allée donner mon deuxième cours de maths à mon unique élève qui habite au bout du monde, mais cette fois c'était le matin. J'ai bien plus apprécié le trajet que dans le noir, et particulièrement parce qu'on voit par moment les Pyrénées au fond du paysage, avec même des pointes enneigées collées au ciel.


29/11/2016

Colocation, voisinage et hygiène

LA CLASSE

Ma chambre est pile au dessus du studio d'une petite nana de 20 ans qui a pour seule activité de fumer des joints toute la journée en bas de ma fenêtre. Une fois sur deux je ne peux pas aérer ma chambre sous peine de devenir "fumeuse" passive. Si c'était la seule nuisance qu'elle m’infligeait je ne prendrais pas la peine d'en parler, le problème c'est qu'elle a une vie nocturne plutôt mouvementée et moi aussi par procuration. Entre ce qui ressemble à des déplacements de meuble et les discussions agitées avec son mec, elle m'autorise à dormir vers 4h du matin. Réveillé à 9h au plus tard par le coloc qui est plutôt du matin, je me retrouve à faire de trop longues siestes quotidiennes pour récupérer. Bref mes journées n'ont pas du tout la structure que j'aimerais qu'elles aient. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, à 2h30 du matin, j'entends quelqu'un appeler "Elsa" et taper à la porte fenêtre de ma chère voisine. 

Moi : Qu'est ce qu'il se passe ?
Une voix de fille : Excusez moi ! Mais j'essaye juste de rentrer chez moi.
Moi : C'est pas trop l'heure là...

Le lendemain matin, je me dis qu'il faudrait quand même qu'elle sache qu'elle me gâche mes nuits. Au cas où elle ne s'en rendait pas compte. Sachant que le coloc m'avait dit qu'elle était du genre timide et gentille, je me décide à aller frapper chez elle vers 11h histoire d'établir le dialogue. 
Je frappe, elle ouvre, une odeur de joint envahit le couloir, et je vois une petite nana débraillée, genre Mowgli qui me regarde avec les yeux plissés. 
Moi : Bonjour, je suis la voisine du dessus...
Elle : Ah c'est toi la mal-baisée qui m'a fait chier hier ?
Moi : Oulah, je viens parler de façon civilisée là, mais je vois que c'est pas possible !
Elle : Si si on peut parler, mais t'es mal-baisée.
Moi : Non bah c'est bon, merci bien.
Elle : Hier j'ai marché pendant 7h pour rentrer chez moi, j'avais pas les clés, c'est pour ça que je voulais rentrer par la porte fenêtre.
Moi : Les justifications ne changent rien, quoiqu'il se passe dans ta vie, c'est pas me respecter ce que tu fais.
Elle : Mais moi aussi je m'en fous de ta vie.

Je suis tellement surprise que je ne réagis pas. Sur la défensive et carrément en train de dire que c'est moi qui la dérange et non le contraire, je la laisse dans cet état sans essayer de discuter plus. Je me sens impuissante, et elle a le pouvoir... 
Aucun rapport, mais après quelques recherches internet sur elle, je découvre qu'elle est modèle photo (surprenant vu sa taille et sa tête) et que le web regorge de photos d'elle nue auxquelles tout le monde a accès. La classe.

LE NOMBRIL DU COLOC

Dimanche dernier, en me levant le coloc était sorti en laissant un mot sur la table du salon. J'ai cru que c'était pour moi, pour me tenir au courant de ses horaires ou autre chose. Mais non, c'était une lettre à l'attention de son ex, dans laquelle il s'excuse et je ne sais quoi d'autre. A part que je trouve ça très bizarre de laisser ça là tout en sachant que je vais forcément tomber dessus, j'ai décidé de ne pas en parler.



En  fin de semaine, le coloc n'était quasiment pas là à cause de son travail. On ne va pas se mentir, j'ai plutôt kiffé d'être seule à l'appart. Je ne le croisais pas le matin, et à peine rentré du boulot il allait direct dormir, parfois même sans m'adresser un mot (même pas bonjour, on ne change pas).

Et puis vendredi soir, il a décidé qu'il avait envie de discuter, et il me déballe d'un coup que tout va mal, il ne dort pas la nuit, pleure tout le temps, ne mange quasiment plus rien, tellement il pense à son bourreau d'ex-copine. Bref, on s'en fout de sa vie, le fait est que le coloc fait une dépression pour la première fois de sa vie, qu'il parle donc encore plus que d'habitude de lui, son passé, sa vie, ses sentiments, moi je, moi je, moi je. J'ai fait ce que je pouvais pour l'écouter, l'aider, lui remonter le moral, mais il ne m'écoute pas. Il sait tout, il a les solutions, il est victime, il n'y a rien faire que d'attendre et pleurer. De mon côté je pense qu'il est juste narcissique, passif, et con.
Et moi, comme une nulle je me laisse parasiter mes soirées depuis, à le laisser me parler de lui pendant des heures. Alors que j'aurais dû me réfugier dans ma chambre dès le deuxième soir, je reste dans le salon et je subis. 

Le pire est arrivé ce dimanche : alors qu'on était invités chez ses potes en ville, il a insisté pour les faire venir chez nous à la place, sous prétexte qu'on avait le soleil et la nature ici. Au bout d'une heure, alors que l'ambiance était super chouette, on jouait tous les 4 à un jeu de dés, il s'est levé, a dit qu'il avait rendez-vous et il est parti sans excuse ni explication. Je me suis retrouvée seule avec ses 2 potes, hyper gênée du comportement du coloc (alors que je n'en suis absolument pas responsable, on est d'accord). Profitant qu'il soit parti, ils m'ont demandé si ce n'était pas trop dur de vivre avec lui. Il m'ont dit qu'ils avaient remarqué à quel point il est crado et bordélique. Et que pour eux, après avoir fait des dizaines de colocation, ils trouvent que c'est la pire personne avec qui ils ont jamais vécu. Rien que ça.

MR PROPRE

Je suis assez tatillonne sur la propreté. Pas maniaque non plus, mais j'aime pas trop vivre dans la crasse, les couverts gras, les torchons qui puent le pourri et la poussière dans les coins. On dirait presque que j'ai fait exprès de me retrouver à vivre avec le mec le moins propre de la région. Ou que le destin l'a mis sur mon chemin comme une épreuve qui tombe au pire moment. 

J'ai doucement fait remarqué au coloc qu'il fallait changer les choses sinon je n'allais pas tenir. Au delà d'être capable de supporter sa saleté, j'ai besoin de pouvoir manger de la viande sans qu'elle ait le goût des oignons qu'il a fait cuire dans la poêle la veille. C'est une question de survie.
En bon masochiste qu'il est, il m'a demandé s'il je le trouvais crade. Fallait pas me prier, je lui ai dit oui. Il m'a demandé des exemples, je n'ai pas eu à réfléchir longtemps pour lui en sortir une dizaines à la suite. Il s'est senti con.

Le lendemain (hier matin) j'ai eu une très bonne surprise : il a rangé l'appart, mis à laver tous les textiles dont il se sert depuis le mois de juillet (serviettes, chiffons, nappes), a jeté ses éponges pourries, et a même acheté un aspirateur. Je sais bien au fond de moi que c'est temporaire, que ça ne va pas tenir longtemps, que je vais toujours devoir passer derrière lui pour re-nettoyer, mais j'apprécie ses efforts. 

Je ne suis pas pessimiste, juste réaliste et ça s'est vérifié dès ce matin : j'ai voulu prendre mon thé sur la terrasse, et j'ai eu le plaisir de poser les manches de mon manteau sur la table qui était recouverte d'un film gras.
Le coloc : "tu t'es salie ?"
moi : "oui, il y a du gras sur la table, je ne sais pas d'où ça vient"
lui : "ah mais je viens de nettoyer !"

Donc on sait d'où ça vient...

25/11/2016

Fourre tout

Vive le vent d'hiver

Fin novembre, il commence à peine à faire froid. Ces derniers jours j'ai découvert le vent d'autan, un vent qui nous a fait vivre un enfer toute une journée en continu, allant jusqu'à 40km/h. Pour avoir de quoi comparer, le vent en région parisienne souffle au plus fort à 15km/h. Toutes les feuilles des arbres sont tombées d'un coup, le linge qui séchait dehors s'est envolé et je n'ai pas osé sortir en voiture de la journée.
Il y a une chose étonnante/différente avec la météo ici, c'est qu'on ne peut pas se baser sur le temps du jour pour prévoir celui du lendemain. Chaque jour est une surprise, on passe en une nuit de 12°c maxi à 18°c maxi, de pluie à ciel bleu, de rafale de vent à calme plat. Alors que dans mes souvenirs, lorsqu'il pleut à Paris c'est pour quelques jours. Ici pas le temps de s'habituer et de s'équiper qu'on à presque l'impression de changer de saison.



Expérimentations alimentaires

Alors que je suis toujours aussi restreinte alimentairement, le coloc s'amuse, dépasse les limites, s'en fout de tout. 
Il considère que l'air frais sur la terrasse (12°c donc en moyenne) a un effet frigo. C'est pourtant connu que la plupart des aliments doivent être conservés à moins de 4°C, mais non, il laisse des trucs périssables à l'air libre. Dans le même genre, il est capable de manger mes restes du midi le soir, alors que c'est resté à l'air libre (viande comprise). J'ai eu également le droit à sa crise d'hypocondrie en attendant de voir si les fruits du cactus qu'il a ramassés au bord de la route étaient bien des figues de barbarie.
Et puis il ramène des trucs de ses boulots de traiteur. Parfois c'est cool (on a une collection de bouteille de coca qui va nous permettre d'inviter tout Toulouse sans souci) mais parfois c'est hasardeux. Par exemple il a déjà ramené une barquette pour 4 personnes, remplie de viande de cerf cuisinée. L'odeur du plat m'a donné envie de vomir, comme toutes les viandes de gibier, mais en plus j'ai eu la bonne surprise de devoir passer la journée du lendemain avec la barquette trônant à l'air libre sur le plan de travail de la cuisine...
Et puis il y a quelques jours il a ramené un gâteau de pâtissier à la crème et la framboise. Il est resté 48h sur la table de la terrasse, sans protection, pour finalement être refourgué au voisin (après avoir enlevé les feuilles mortes qui étaient tombées dessus...).
Pour finir, alors qu'il m'a raconté que sa première expérience avait été foireuse (limite dangereuse pour la santé), il a décidé de retenter l'expérience de boire de l'eau distillée (pure, comme filtrée mais sans les minéraux). Pour moi c'était un élément qu'on retrouve en expérience de chimie seulement, mais non, il parait que ça se boit, en très petite quantité (pour faire le malin je dirais). D'après mes recherches c'est hyper risqué parce que l'eau distillée est tellement différente de l'eau que contient le corps que ça peut provoquer des explosions de cellule (ou un truc dans le genre). Bref j'attends de le voir exploser.



Et  moi et moi et moi.

Depuis une semaine je considère que je suis vraiment installée : la vie en colocation roule sans accroc et je peux enfin faire ma vie sans réfléchir aux meubles et à l'appartement en général.
Les jours se ressemblent : je lis beaucoup, j'écris un peu, et je me divertis énormément. Beaucoup de films, un ciné (La folle histoire de Max et Léon, vraiment drôle), une pièce de théâtre (la nouvelle pièce jouée par Marco, bien moins drôle) et autres sorties sympathiques. Pour l'instant j'ai un seul élève en soutien scolaire, qui habite à 35 minutes en voiture de l'appart. Ça me fait visiter la campagne, mais j'avoue que j'espère qu'il y en aura bientôt plus qu'un, parce que c'est à peine rentable.
Alors que je me posais la question de l'intérêt d'un quotidien aussi cool et sans réelle projection dans l'avenir, ma psy m'a assurée que je travaille en quelque sorte. Je le prends à double sens, je travaille en me cultivant, en prenant le temps de créer, et je travaille aussi beaucoup sur moi, en partant du vide, je façonne ma vie comme je la sens, je découvre ce que je veux faire petit à petit.
La dernière fois que j'ai eu mon père au téléphone, il m'a dit que notre vallée est pour lui le plus bel endroit (au monde ? en France ?) et que c'est pour ça qu'il y vit. J'aime beaucoup notre vallée aussi, pour d'autres raisons évidentes. Mais lorsqu'il je l'ai entendu le dire, je me suis dit que je vis maintenant dans l'endroit que je trouve le plus beau (en France !). Ça a comme confirmé (pour une énième fois) mon choix. Il m'arrive encore d'être euphorique en regardant Toulouse illuminée le soir, lorsque je descends vers la Garonne en rentrant de la danse. 

18/11/2016

Tout s'arrange petit à petit

L'entente avec le coloc est revenu presque à la normale. On a pris nos distances mais nos échanges sont à nouveau chaleureux et on peut plaisanter sans avoir peur que ce soit mal interprété. Il bosse souvent à l'extérieur, même en soirée, du coup je profite souvent de l'appart seule.

En parlant de ça, notre salon commence à ressembler à quelque chose même si le coloc est vraiment bordélique. Ses excuses que je recevais comme honnêtes au début ne fonctionnent plus. Ce n'est pas qu'il n'a pas le temps, c'est qu'il est bordélique. Alors je le pousse régulièrement, avec des petites réflexions sur le ton de l'humour pour qu'il arrête de tout laisser traîner, pour qu'il mettent enfin ses affaires dans sa chambre et que les meubles du salon prennent la place définitive qu'il veut leur donner. On a deux tables à manger, comme si on était une famille nombreuse, alors qu'il mange debout sur la terrasse la plupart du temps... Alors j'ai scié les pieds d'une d'entre elles pour en faire une table basse qu'on a mise devant notre nouveau canapé. Il nous manque encore des nappes, un tapis et quelques plantes pour la déco. L'appart va commencer à ressembler à quelque chose tout doucement.

Le week end dernier, il a invité ses anciens colocataires à dîner. J'ai eu la surprise de me retrouver à papoter avec 2 frères qui ont passé leur enfance à 10km de là où j'ai passé la mienne. Çà m'a rendue autant nostalgique qu'heureuse. En plus ça change de l'ambiance des toulousains : ils m'ont tout de suite proposé de participer à leurs sorties, et même si je ne l'ai pas encore fait, le fait de savoir que c'est possible me soulage vachement. Je me sens moins seule.

La danse africaine me fait toujours autant de bien, mais j'ai bien compris maintenant que je suis la pire élève de ce cours (avec l'excuse que je n'en fais pas depuis des années) mais ça commence à me saouler de faire rire le prof parce que je n'arrive pas à coordonner mes jambes avec mes bras, ou à entendre les changements de rythme des percussions qui annoncent les changements de mouvement. Alors j'ai filmé la dernière chorégraphie sur laquelle on travaille et je vais m'entraîner à l'appart. Pas le choix.



Le  réseau téléphonique est très mauvais, c'est fatiguant à la longue d'entendre mes interlocuteurs à travers des grésillements, de ne pas recevoir la moitié des appels que je suis censée recevoir, et qu'en plus les conversations coupent régulièrement parce que pendant une seconde le réseau disparaît.
Je ne sais pas qui est le fautif : Free ou mon portable qui commence à être un peu vieux et usé. Après quelques recherches j'ai appris que Free était plutôt mauvais dans la région alors je commence par changer d'opérateur pour SFR. Si ça ne va pas mieux, j'investirai dans un nouveau portable. 

Cette semaine je me suis rendue compte que le coloc me coûte cher. D'abord lorsque je lui ai demandé quelle est notre adresse il me la donnée incomplète. Du coup je n'ai pas reçu ni un courrier pour un éventuel travail ni ma nouvelle carte sim. Je me suis rendue au bureau de tri du courrier à Rangueil au cas où il avait gardé mon courrier, mais non, ça a été renvoyé aux expéditeurs ou détruit.
Pour ma carte sim, SFR m'a proposé de m'en crée une immédiatement pour 19€ ou d'attendre que ma ligne soit effective pour en redemander une gratuitement sous un délai de 3 jours. J'ai choisi l'option économique mais du coup pendant quelques jours je vais être injoignable.

Ensuite, et je crois bien que c'est le pire, il m'a demandé de lui rendre service en vendant pour lui des jeans tout neuf qu'il n'a jamais mis. J'accepte avec confiance, vends ses jeans, les envoie par la poste, mais les acheteurs sont loin d'être contents : les jeans sont abîmés, l'un d'entre eux à même les ourlets des jambes repris, et les bas des jambes sont élimés. Je n'ai pas fait attention à ces détails parce que ce n'est pas mes vêtements, que j'ai eu confiance, et au final je me retrouve à rembourser tout le monde, les frais de port étant à ma charge. Lui rendre service m'a coûté 16€ et ne lui a rien rapporté.

Enfin, un soir, il m'a demandé de lui prêter 20€ qu'il me rendrait le lendemain matin sans faute, ça l’arrangeait pour ne pas avoir à retirer de l'argent et gagner du temps. J'ai attendu 48h pour récupérer mon argent en lui réclamant.

Je ne lui ai pas fait de remarque, à part pour l'adresse incomplète (il est désolé), parce que ça ne sert à rien, c'est fait. Je ne peux en vouloir qu'à moi même, c'est des erreurs qui m’apprennent que je ne dois plus ni lui rendre service, ni lui prêté de l'argent, ni avoir une confiance absolue dans ce qu'il me raconte (infos administratives ou autres).

J'hésite à chaque fois que j'écris ici d'aborder le sujet joyeux de la météo. Il ne fait pas froid. On est mi-novembre et je ne me sens pas mal. Le temps est pluvieux mais le soleil fait des apparitions pas seulement lumineuses mais chaleureuses. 10° le matin, 16° en moyenne en journée et 10° le soir. Ça me rend euphorique parfois rien qu'à y penser.

09/11/2016

Le guet-apens

Alors que la coloc se passait parfaitement bien, à base de discussions chouettes, de choix de canapé, de soirée films tranquilles (et même une virée dimanche matin au salon des expositions pour la grande braderie Emmaüs), le prévisible dans une coloc homme/femme s'est produit : le malentendu sur nos attentes.

Depuis mon arrivée, alors que c'était clair pour moi, Monsieur me teste incognito, interprète tous mes faits et gestes sans que j'y fasse attention, jusqu'à lundi soir où il me propose de sortir en ville prendre un verre pour se changer les idées. Moi toute naïve je m'attends à profiter, m'amuser, rencontrer des gens, mais pas du tout. On prends un thé dans un bar vide sur la place du capitole, et sur le chemin du retour il me sort tous ses doutes d'un coup, toutes ses théories fumeuses sur mon comportement à son égard (paroles, gestes, sous-entendus...). Trop gentille pour être désintéressée.
Je le rassure, lui explique ma façon de voir les choses, et on rentre à l'appart relativement soulagés que le sujet ait été enfin abordé.

Sauf que le lendemain matin je réalise que si lui a été tranquillisé par cette discussion, de mon côté je n'ose plus rien dire, plus plaisanter, plus bouger de peur que ce soit mal interprété. Sachant que le fait que je dorme dans le salon est à l'origine de tout ça, la première chose que je fais de la journée c'est d'investir ma chambre, déplacer le lit. Partant d'un bon sentiment (rétablir une distance respectable dans notre intimité) j'ai fait ce qu'il ne fallait pas : vider le salon. En effet, sans mon lit, la pièce est mortelle, froide, sans vie, et ça résonne. Du coup on se croise à peine et chacun reste dans sa chambre. Pas trop moyen de détendre l'atmosphère dans ce contexte.

Et alors que je sais depuis le début qu'il peut me virer de l'appart à n'importe quel moment, c'est depuis notre discussion que je le réalise. Du coup ça me bloque dans mon "installation". Par exemple j'aimerais m'acheter une table de chevet et une lampe, mais si c'est pour quitter l'appart dans une semaine, ça ne sert à rien ni de dépenser de l'argent ni de charger inutilement la voiture pour un retour express sur Paris. Ça me casse un peu le moral de savoir que mon avenir ici dépend de lui...

Nous sommes mercredi matin, notre nouveau canapé nous attends dans un relais colis, on va le monter ensemble dans le salon. J'espère que ça va faire revenir la bonne ambiance qui s'est envolée il y a 48h.

05/11/2016

Farniente et mauvaises surprises



En début de semaine on a eu un temps quasiment estival, j'ai bouquiné tous les après-midi sur un coin d'herbe ensoleillé du bout de forêt qui nous sert de jardin. Le chat du voisin sur les genoux, la main en visière, et mon attention partagé entre ma lecture et les éventuels moustiques qui se posaient sur mes jambes nues (oui il y en a encore...et je reste leur plat préféré).

Et puis jeudi tout a changé, on a perdu 10°c d'un coup, sorti les parkas, les gants et les grosses chaussettes. Tant qu'on aère l'appartement à cause de l'odeur de peinture, le seul endroit où j'ai chaud c'est ma voiture. Au fur et à mesure des jours, j'envisage de plus en plus d'aller dormir dans ma chambre même si l'odeur est encore un peu là, du coup on regarde un peu comment on va s'organiser et on a eu une mauvaise surprise. L'appartement est très mal foutu en ce qui concerne le chauffage : il y a 3 convecteurs électriques, un dans chaque chambre et un dans le salon (donc déjà il en manque au moins un dans la salle de bain). Mais en plus, les 3 existants sont placés à côté des portes fenêtres et ils fonctionnent très mal, donc le peu d'air chaud qu'on peut avoir s'échappe rapidement à l'extérieur. Pour l'instant on arrive à atteindre une température de 19°c dans le salon, En théorie on envisage d'acheter un ou plusieurs chauffages d'appoint.

En tout cas, ça y est je me sens chez enfin chez moi dans cette colocation. Je ne sais pas à quoi c'est dû, c'était comme un déclic.

J'ai commencé à distribuer mes annonces de soutien scolaire dans les commerces du coin. Ça n'a pas été très efficace, la plupart n'ont pas d'endroit où déposer l'annonce, et sur une vingtaines de commerces il n'y en a que 3 qui ont accepté. Alors que je commençais à envisager de faire une distribution dans les boîtes aux lettres (alors que de la pluie est prévue non-stop dans les jours à venir), mon oncle a eu une super idée : distribuer directement ma carte aux parents d'élèves qui attendent devant le collège. C'est une démarche que je n'aurais sûrement jamais osé faire à Paris, mais ici ça m'a l'air d'être plus acceptée, les gens sont plus ouverts et puis je ne connais personne et je n'ai rien à perdre.

Plus les jours passent plus je remarque l'animosité des toulousains au volant avec moi. Pourtant je connais les routes que je prends et je conduis à leur vitesse. Je me demande si ça n'a pas à voir avec le département de ma plaque d'immatriculation. Surtout que j'ai reçu une contravention un peu injuste... Mon coloc m'a d'ailleurs conseillé de changer de plaques aussi, lui l'a fait très rapidement à son arrivée, j'ai cru comprendre qu'il a ressenti un peu la même chose. Je l'envisage mais j'avoue qu'au fond ça m'ennuie un peu... Pour plusieurs raisons : d'abord ça ne devrait pas être un problème de venir d'ailleurs, deuxio ça ne m'arrange pas spécialement de dépenser 40€ pour être peut-être tranquille mais peut-être pas, et puis au fond j'aime bien que ma voiture soit parisienne. J'aime les sourires qu'on se fait entre franciliens quand on se croise sur la route (c'est rare mais c'est chouette). 

29/10/2016

Primordial...



Après un week end stressant et émouvant (mon père a traversé la France pour me voir 3 jours, j'ai préparé des repas pour beaucoup dans une cuisine qui n'est pas la mienne avec des invités qui sont habitués à manger bien, beau et bon, la réincarnation d'un chevaliers des croisades a embouti la portière de ma voiture dans un parking), j'ai dormi deux soirs de suite chez une amie qui m'a donné les clés de chez elle pendant qu'ils étaient en vacances. dans le même village que mon oncle. Son mari est rentré jeudi, j'ai déguerpi avant qu'il revienne et j'ai pris ma place dans la coloc un peu dans la précipitation le midi même. A cause de l'odeur de peinture, je ne peux pas encore dormir dans ma chambre, alors mon lit est resté dans le salon. Au début c'était compliqué à cause des bruits du frigo mais je m'y suis fait.

Mon coloc a plein de bonnes idées de rangement et d'aménagement en théorie, mais en pratique c'est loin d'être ça. Ces affaires traînent un peu partout ( et en particulier dans le salon et sur la terrasse) : des bouquins, des feuilles, des récipients vides, des fils électriques, des seaux, des serviettes, bref c'est pas net comme j'aime. Je redoute le jour où mon lit rejoindra ma chambre, parce que le salon va être très vide. Un canapé serait le bienvenu en théorie, mais en pratique ce n'est pas à moi de m'en occuper et ça risque de pas être pour bientôt. 
Je me sens encore chez lui plutôt que chez nous, et ce qui est assez marrant c'est que lui ne se sent pas non plus chez lui depuis qu'il a acheté l'appart (il y a 2 mois). Tout ça ne sont que des détails... dans l'ensemble, c'est plutôt cool, on s'entend bien et tout se passe bien.

Plus qu'un détail, il y a un aspect de cette colocation que je n'avais pas pris en compte alors que c'est primordial dans ma vie : la chaleur. Nous sommes en pleine forêt, à l'abri du soleil, et il fait à peu près 3 degrés de moins que ce que la météo annonce sur Toulouse. En plus ma chambre est orientée nord. En puis la porte vitrée qui donne sur la terrasse ne se ferme pas de l'extérieur (à chaque cigarette, le froid s'engouffre dans l'appart)(et mon coloc pas frileux n'a pas le réflexe de refermer les fenêtres...). Bref, plus les heures passent, plus je me demande comment c'est possible que je n'y ai pas pensé avant. C'est bien possible que ce soit un aspect qui me fasse partir de cet appart à plus ou moins long terme. J'attends de voir comment vont se passer les 2 prochains mois.
En attendant je relativise en regardant la météo de Paris (10°c de moins le matin, 5 de moins l'après midi) et je me suis procurée les meilleures chaussettes du monde (des HeatHolders vendues chez Nature & Découvertes) et je me balade dans l'appart dans un accoutrement qui ferait rire n'importe qui : grosses (vraiment) chaussettes violettes, bouillotte contre le ventre et plaid rose enroulé tout autour de mon corps. Ma combinaison de frileuse en quelque sorte.

Plus j'y pense, plus je sens que je suis faite pour vivre seule. Mais il y a des côtés positifs à la coloc : sans se marcher dessus et s'empêcher de vivre, on sait qu'on n'est pas seuls. Et ça, ça change tout.


19/10/2016

La coloc : entre excitation et peurs


On pourrait avoir tendance à croire et dire que c'est plus simple de trouver une colocation qu'un appart seule, alors que c'est 2 fois plus compliqué à mon avis : il faut de base que l'appart convienne, mais aussi que l'entente avec le coloc soit bonne. Ces 2 éléments réunis je me suis engagée à emménager le 1er novembre.

Ces jours-ci je repeints les murs de ma future chambre. Impossible pour moi d'envisager de dormir entre 2 murs vert pomme brillant et 2 murs taupe mat. Après avoir pris tous les conseils possibles auprès de mon oncle (qui a vu la chambre) et ma mère (qui a très bien imaginé le truc à distance), j'ai fait un mix des infos que j'avais. Du matériel à la technique, j'ai pu prendre de mon expérience perso en peinture et j'en ai fait qu'à ma tête : résultat j'ai pile le matériel qu'il faut et qui me convient à la fois.

En passant plusieurs heures dans cet appartement alors qu'Antoine y vit, je réalise qu'il faut aussi une concordance dans la manière de vivre pour que la colocation fonctionne. Par exemple, alors qu'il faisait à peine 20°c dehors, toutes les fenêtres de l'appartement étaient ouvertes hier après midi. J'ai eu froid au bout de 2h. Tellement que ce matin, mon rhume est revenu... C'est un peu tard pour faire marche arrière, et j'espère qu'il sera conciliant sinon je vais passer mon temps dans ma chambre avec le chauffage à fond...

Bizarrement, il y a des trucs qu'il avait prévu de faire qu'il n'a pas encore fait au bout d'une semaine : On devait avoir un frigo mais il a l'air de très bien réussir à vivre sans... Et un canapé lit dans le salon. Ces 2 meubles devaient être là qu'en j’emménage, et même si je n'ai pas abordé le sujet du frigo (indispensable pour moi), j'ai eu la mauvaise surprise d'apprendre qu'au plus tard on aurait un canapé pour mi-décembre. Ah. Bon. Du coup, pas de salon confortable et pas de possibilité d'héberger qui que soit d'ici là. En plus d'être inconfortable comme situation, ça nous a créée un problème sur la date de mon emménagement. J'aurais pu m'installer dès le 25 octobre, mais il avait prévu pour le 1er novembre. D'ici là il a invité son frère, qui dort dans mon lit.

J'ai un peu peur d'être tombée sur un colocataire radin. Peut-être. L'avenir nous le dira.  

16/10/2016

Octobre un peu fragile



Je  découvre l'été indien, cet automne qui a encore des goûts d'été. Octobre. Température minimum au réveil : 12°c Température maxi dans la journée : 26°c. Te dire que je suis BIEN est presque pas assez fort.

Et puis il y a des épisodes de 2 ou 3 jours de pluie continue, avec ciel gris constant et température égales à celles de Paris. Et c'est là que moi toute optimiste je choppe la grippe. Plus d'une semaine à subir les symptômes. Je me relève à peine que plusieurs phases d'automne et d'été se sont encore succédées.

J'ai trouvé un appart super cool en colocation avec un ex-parisien super chouette (et super bio)(et végétarien). Je voulais repeindre ma chambre en blanc avant d’emménager (un mur vert pomme brillant et un mur taupe mat, très peu pour moi) mais c'était sans compter que le pôle emploi à oublié de m'envoyer mon chômage. On est le 16 et il me reste à peine de quoi manger, pas de quoi payer 100€ de matériel de peinture... Ça repousse d'une semaine au moins mon emménagement mais on s'adapte hein !?

J'ai amené mon oncle à l'aéroport pour New York hier. Il me laisse à nouveau sa maison pour une semaine, et c'est bien plus agréable que lorsque j'étais malade.

Je me surprends encore à avoir des phases d'euphorie et des phases de grosse tristesse. Depuis que je suis arrivée à Toulouse ça m'arrive régulièrement. Je pensais que c'était lié à la fragilité qu'on peut ressentir quand on vit un gros changement comme celui-ci, mais le fait que ça continue au bout de 2 mois ça n'est pas rassurant.

On m'a demandé quel était mon rêve dans la vie. J'ai répondu qu'à court terme j'en ai 2 : devenir toulousaine et avoir publié mon premier roman. Je réalise que j'en ai réalisé un !

Tout à l'heure, en voiture à 21h30 direction la ville, j'ai eu une pensée super forte : je suis heureuse d'être là. Pas de boulot, pas de mec, pas d'argent, pas encore d'appart, pas une santé de feu, mais en regardant ma voiture annoncer une température de 16°c à l'extérieur, je me suis dit que j'étais heureuse. Une boule d'euphorie m'a prise à la gorge comme la première fois que j'ai conduit seule après avoir obtenu mon permis de conduire. La liberté, le bonheur. Toulouse.

22h15 j'étais rentrée. Et j'ai pleuré. Comme si j'étais fatiguée de tout. 
Et là, minuit, j'écris avec une playlist de sons plutôt cools et je me surprends à sourire.
J'espère que la stabilité qui va arriver dans les prochaines semaines va calmer tout ça...

05/10/2016

Un désintérêt pour ce qu'il se passe ailleurs ?

La semaine dernière j'ai été contactée par l'Insee pour participer à une enquête multi-sujets au niveau national. Et stupeur, à l'étape des faits d'actualité (politiques et divers), j'étais complètement larguée. Complètement.

Ici je n'ai pas encore entendu parler de politique depuis mon arrivée. On parle au niveau individuel de l'impact écologique, de l'implication dans la vie d'une ville, d'aide à son prochain, des arabes qui font peur (bordel, à ce point là ça craint) mais pas des députés, pas des élections, pas des candidats, pas des réfugiés, pas du chômage, pas de... la liste serait trop longue.

A la radio, on entend les scores des matchs du TFC (prononcé Téfécé - traduction Toulouse Football Club) et du stade toulousain, des faits divers du coin (accidents sur la rocade, blessé d'incendies, membres humains retrouvés dans la Garonne, règlements de compte dans la rue, fusillades, crimes passionnels...).

Sur Facebook, c'est les mêmes infos toulousaines qui passent, avec des suggestions de sorties culturelles et/ou sportives. J'ai un aperçu vague des infos nationales grâce aux publications de mes amis parisiens, mais vraiment rien de global et surtout, c'est loin d'être exhaustif.

Un exemple flagrant : même si c'est un site d'actu sur Toulouse (le plus regardé ici), à la page des actualités il n'y a aucune info nationale ou mondiale, et pire que ça, les faits divers qui ont pourtant leur propre page, flirtent dangereusement avec les faits d'actualité.


Même jour, même heure, j'ai fait un tour sur le site équivalent parisien et stupeur (sans surprise finalement) : on a des infos sur la France (même une sur Toulouse), sur le monde, et pas que sur l'Ile De France.

Je  ne sais pas si ça reflète un désintérêt total pour l'actualité, une ignorance qu'il y a de la vie en dehors de la région, ou une volonté de s'enfermer sur nous-mêmes. Si je veux ne pas être larguée, il va falloir que je fasse un effort supplémentaire pour m'informer. Chose que j'évitais très bien jusqu'à maintenant... adepte du "moins j'en sais, mieux je me porte". Mais je ne pensais pas arrivée à ce point de désinformation...

29/09/2016

Découverte de la danse africaine !



Dans ma ville il y a une association qui propose pas mal d'activités mais vu la population (que des familles et des personnes âgées) je ne me sentais pas trop de m'investir. Ma motivation première si je choisis une activité régulière serait de rencontrer des gens de mon âge, logique vu que je ne connais pas grand monde pour l'instant. Malgré ça, j'ai quand même profité par curiosité des séances d'essai à la chorale la semaine dernière et en danse africaine ce soir.

La chorale ça a été un vrai chaos : on a passé la moitié du temps à papoter et le niveau de chant général est lamentable sans compter sur le manque totale de motivation du prof. J'étais bloqué entre une vieille qui chantait super faux et une autre qui puait de la bouche. Un calvaire.

Du coup en allant à la danse africaine ce soir, je n'avais pas trop d'attente, quasiment sûre de ne jamais y retourner non plus. Sauf que ça a été une excellente surprise : le prof est super, énergique et motivant, les nanas du groupe plus jeunes qu'à la chorale et hyper attentives et appliquées. 

Ça m'a fait un bien fou de me balancer aux sons des djembés pendant plus d'une heure. Pour l'instant je suis assez maladroite, j'ai du mal à coordonner mes jambes et mes bras... En plus, j'ai l'habitude des danses latines (salsa, bachata et co), ce qui m'a clairement handicapé dans l'apprentissage des pas à l'africaine : alors que je rebondis et fais plein de petits pas en trop tout le temps, il faudrait que je pose mes pieds à plat sur le sol et que je me laisse aller. En tout cas, je suis totalement conquise et inscrite à l'année du coup !

Je suis ravie d'avoir trouvé une activité qui me plait, un rendez-vous hebdomadaire fixe, un peu de stabilité. Je m'endors complètement hors-service, et je m'attends à avoir les cuisses en feu demain matin... 

24/09/2016

Té, elle bite queud !



En  bonne parisienne, j'ai eu du mal avec certaines expressions d'ici, parfois impossibles à interpréter correctement. Mes préférées et les plus récurrentes :

Boudu : contraction de "bout du con", utilisé comme on dirait "bordel" à Paris, mais avec une idée d'étonnement.
J'en pète : Je suis ko
avoir la cagne : avoir la flemme
s'en caguer : s'en foutre
avoir la connerie : enchainer les blagues débiles
gnaquer : mordre
péguer : coller
Un sac devient une poche
Un pain au chocolat devient une chocolatine.

Et j'ai souvent souri en entendant des mots prononcés différemment.

Moins prononcé [moinse] au lieu de [moin]
Le mois de juin [join] devient [jUin] (tellement 1er degré)
Bah devient Beh
Le son Oi devient Oin et j'en passe.
Chaque fin de phrase est ponctuée par un "Té"

Mais il y aussi les mots que l'on connaît tous mais qu'on interprète pas de la même manière.

"Viens" ne veut pas forcément dire "viens où je suis",  il faut préciser le lieu, sinon ça peut être soi-même qui fini par venir vers l'autre... (je ne suis pas sûre de comprendre moi-même cette explication)

Je te taquine devient je t'embête. Un peu déstabilisant au début.

Bader à Paris c'est déprimer. Ici c'est "mater quelqu'un" dans le sens regarder.

"T'es mignonne" à Paris peut être mal pris, ou en tout cas, ça éveille le doute. Ici non, mignonne reste mignonne, 1er sens du terme. Rien de péjoratif.

Le plus difficile à accepter c'est que j'ai un accent de parisien. Non mais depuis quand le parisien a un accent ??? La première étape a été de le reconnaître. La deuxième de ralentir quand je parle, et d'arrondir les angles. La troisième et future sera de trouver une technique pour prendre l'accent toulousain et pour l'instant c'est pas gagné !

23/09/2016

Quoi de neuf ?


- J'ai quitté mon mec, j'ai la haine, très très fort, comme jamais avant. Une envie de vengeance aussi. Il me tarde que le temps fasse son effet et que l'indifférence m'envahisse pour ne pas passer à l'action (ce serait vain, puéril et méchant)(mais un soulagement ?)(la vie se charge-t-elle vraiment de rendre les coups aux méchants ?)(la roue tourne-t-elle pour tout le monde sans exception ?)(justice n'est-elle pas mieux rendue que par soi-même ?)

- Dimanche, j'ai eu l'occasion de voir ma mère qui a traversé la France jusqu'à Cahors. J'ai fait les 2 heures de trajet qui nous séparaient alors que j'avais pas trop la forme, j'ai eu super froid et en plus je crois que j'ai perdu un point sur mon permis de conduire à l'aller... Pas que je veuille juste me plaindre, mais c'était une journée pas facile pour moi. Heureusement ça valait le coup : même si avoir au téléphone ses proches, entendre leurs voix et prendre le temps, ça fait du bien, c'est autre chose de les voir physiquement. C'est moins léger, ça rassure, ça réchauffe.

- J'ai démissionné lundi, après une première journée chaotique en présence de l'adjointe du responsable. Nos caractères sont incompatibles, et autant je peux à peu près supporter n'importe qui en tant que collègue, autant ça me parait compliqué en tant que responsable. Pas de regret, même si j'aimais bien ce boulot...

Là j'ai eu envie d'abandonner, rentrer à Paris, arrêter d'être forte et courageuse.

- J'ai été contactée pour prendre un poste de manager. Après un entretien en freestyle par skype et une prise de références positive, j'attends l'entretien final de mardi avec excitation et boule au ventre. Douze jours que je n'avais pas écrit ici parce que dès que j'ai une heure devant moi, je dors pour rattraper mes insomnies nocturnes à répétition. J'aime les face-à-faces, c'est facile de convaincre et séduire une seule personne. Mais là ils vont être 4 ou 5 en face de moi. Et ce ne sera pas un RH. Non. Ce seront des responsables déjà en poste, l'adjoint du PDG de la boîte, bref... pas étonnant que je n'arrive plus à dormir... 
D'ici mardi, je prépare ce que je vais dire, répondre, expliquer. Et toutes les questions les plus tordues que l'on pourrait me poser. Dans le rôle de l'imposteur, je dois feindre l'assurance, le self-control, et la maîtrise du sujet. Rien que ça.
Pour me rassurer, je me répète en boucle les paroles toutes récentes de la responsable qui m'a formée il y a 4 ans : "Sois tu en es capable, sois tu es capable de faire semblant, je crois en toi !"

- Je vais peut-être partir de chez mon oncle au mois de novembre, habiter ailleurs. Je commence à me sentir comme un poids pour lui, surtout depuis que je ne travaille plus. On a beau bien s'entendre et se foutre royalement la paix chacun de notre côté, c'est moins facile que ce que je pensais. Heureusement il part souvent pendant quelques jours et ça lui permet de respirer. De mon côté je lui ai proposé de partir aussi quelques jours s'il a besoin, cette éventualité a eu l'air de le soulager.

C'est les projets qui font tenir, alors je tiens.

11/09/2016

Les écarts de températures



La raison numéro 1 qui m'a fait décidé d'habiter dans le sud, c'est la chaleur. Sans elle je ne sais pas si j'aurais autant été attirée par Toulouse. Le syndrome de Raynaud me rend vulnérable en dessous de 15°c l'hiver, et en dessous de 19°c l'été. M'enfin, ça c'était à Paris. Ici je réalise que ce n'est pas tant le nombre de degrés que la différence sur une journée qui aurait des effets.

Nous venons d'avoir 3 jours de "mauvais temps". Ce qui correspond à 27° la journée, ciel couvert et une petite pluie qui n'a pas duré plus d'une heure jeudi soir. Les nuages sont épais, mais l'air reste chaud, chose qu'on ressent rarement dans le nord. Les soirs j'ai quand même ressorti mon gilet, alors qu'il n'avait pas bougé de l'armoire depuis mon arrivée. Même les soirées pétanques de la semaine dernière, jusqu'à 4h du matin, nous les avons passées en t-shirt, sans le moindre frisson.

Le ciel gris et la pluie dépriment les gens d'ici, pendant que je me réjouis d'avoir chaud, qu'il pleuve peu, et que cela ne dure pas des semaines. Et finalement, ce que je vis plus mal, c'est la clim du magasin dans lequel je travaille. Il n'est plus question que j'y aille en robe légère ! Cela reste tout de même étonnant d'être dans le froid 5h de suite, et de sortir du centre commercial à 19h dans une chaleur presque étouffante.

J'ai achevé ma première semaine de travail sans trop savoir quoi en penser : ça se passe ni bien ni mal, je n'ai pas trouvé ça long, ni rapide, je m'entends ni trop bien ni trop mal avec l'équipe, j'attends de voir la suite. Ce week end j'ai bien récupéré niveau sommeil, j'ai galéré à faire le ménage sans aspirateur, les plombs ont sauté 10 fois à cause du four (dont j'ai abandonné l'utilisation du coup) et le frigo a fait des siennes pendant quelques jours, ce qui m'a forcé à jeter un paquet de nourriture...

Cette semaine je vais être vraiment seule d'ici vendredi, de quoi me concentrer un peu sur mes projets, regarder quelques films, bouquiner et écrire. Et dans une semaine pile, je viens d'apprendre que je vais voir ma maman. Je sens que ça va me faire du bien de bouger et de la voir !

p.s. : les photos n'ont aucun rapport avec le sujet, je sais. Avec de bons yeux et une bonne imagination, sur la première photo on peut voir un écureuil allongé le long de la branche.


08/09/2016

Trop facile ?

Lundi, je suis allée au Pôle Emploi. Changer de région, c'est changer de centre de gestion et de conseiller. J'avoue que je n'étais pas sûre d'avoir la liberté de bouger sans les avoir prévenus et je m'attendais à ce qu'on me fasse la leçon ou qu'il y ait des conséquences.

Rien du tout. Arrivée à midi au centre, je n'ai même pas eu à faire la queue pour accéder à l'accueil, on a répondu à mes questions avec le sourire, et je suis repartie au bout de 10 minutes, en hallucinant de la facilité à avoir des informations, de la vitesse à laquelle on s'est occupée de moi, et de l'amabilité du personnel.

Le lendemain mon inscription était déjà prise en compte et ce matin, jeudi, ils me communiquent le nom de ma conseillère. Résultat je suis inscrite en 24h à l'ANPE Midi Pyrénées, et je n'ai rien à faire de plus, pas de rdv, rien à justifier !

J'ai beau me concentrer pour ne pas trop relever les différences avec Paris, je ne peux pas laisser passer celle là : je n'ai absolument pas l'impression d'être allée au "pôle emploi". mais plutôt dans une mairie, ou une MJC...

Aujourd'hui je me prépare pour mon 3ème jour de travail. Mon intégration s'est bien passée mardi, hier c'était plus compliqué de m'entendre avec l'équipe, et j'y vais aujourd'hui dans un état d'esprit un peu mitigé. Ici, j'apprends que je ne sais pas communiquer, que je ne sais pas me faire comprendre, que ce soit dans la vie perso qu'au boulot. C'est compliqué de remettre en question un truc pareil...

Quoiqu'il en soit je dois tenir le coup, au moins assez longtemps pour avoir trouver un logement (donc de 1 à 3 mois). La bonne nouvelle c'est que je suis en CDI à la place du CDD prévu, ça me fait gagner du temps.


04/09/2016

Constatations bizarrement plaisantes



- Les conducteurs toulousains n'utilisent que 2 voies sur 4. Seuls les non-immatriculés-31 sont sur les 2 autres.

- Les avions cargo d'Airbus (les Beluga, qui ont remplacé les Guppy) sont numérotés de 1 à 5 mais on voit toujours les mêmes numéros dans le ciel.

- Il n'y a pas de bureau de tabac dans la plupart des centres commerciaux

- Depuis que je suis arrivée, mon corps est desséché comme jamais. Je passe mon temps à me recouvrir de crème hydratante. Et au contraire, j'ai les cheveux gras en moins de 24h.

- 33°c toute la journée, le soir il fait 24°c jusqu'à vraiment tard, mais on met quand même un petit pull. Bah oui, 24°c c'est froid ! (tout est relatif hahaha)

- Tout est prétexte à boire de l'alcool. Tout. Tout le temps. Les Bretons et les Basques ont de la concurrence.

- Dans la campagne il y a plein d'animaux plus ou moins communs : lézards, écureuils, moustiques, araignées... et puis des rats, des araignées venimeuses (Epeire Frelon), des petits oiseaux blancs et jaunes (Serin Cini)...

- Il y a une commune qui s'appelle Vieux - toulouse, ses habitants sont donc des "vieux toulousains".

- La sortie de la station de métro Rangueil tombe en plein milieu d'un carré de barres d'immeubles HLM. Drôle d'ambiance.

- Lorsque le ciel se couvre, la température de l'air ne change pas. Bonheur.

- Les toulousains sont souriants, pas pressés, ils s'excusent pour tout et rien, te souhaite une bonne journée juste parce qu'ils t'ont croisés. Les commerçants sont adorables. Tous sans exception.

- Tu savais qu'on peut jouer à la pétanque complètement saouls jusqu'à 5h du matin ?

15 jours que je suis là et j'ai ressenti hier un changement en moi, comme un déclic : je crois que je m'y fais. Plutôt bien !

02/09/2016

Cette fois c'est la bonne ?

Depuis quelques jours, je passe le temps à explorer les centres commerciaux de la région pour déposer des CV : Portet sur Garonne, St Orens, Labege... Certains centres m'ont donné le cafard, et d'autres n'ont vraiment rien à envier aux centres commerciaux parisiens. Lors des appels téléphoniques de demande d'entretien, je me suis surprise à ralentir mon débit de parole par téléphone. Une fois que je réussirai à me faire comprendre (on me demande souvent de ralentir ou de répéter), je tenterai d'arrondir les voyelles.
J'ai passé 3 nouveaux entretiens, et ça y est, j'ai enfin un contrat ! Je commence mardi, dans un magasin de vente de vêtements pour homme. Je commence avec un cdd d'une semaine, mais plein de promesses.
Je suis plutôt enthousiaste à l'idée d'y bosser, ça va m'apporter plein de connaissances sur une clientèle que je connais mal. Mon seul souci c'est qu'il y a un dress code : chic chic chic. Pas trop mon genre quoi. Alors d'ici mardi je dois absolument m'acheter des chaussures ouvertes un peu classe, et plus tard, je vais devoir investir dans des chemisiers j'imagine. Un nouveau monde !

J'ai rencontré les habitants du village où j'habite, et grâce à quelques affinités, on m'a invité à jouer à la pétanque. De 20h à minuit, et j'ai commencé fort puisqu'au "chacun pour soi" j'ai gagné ! En équipe c'était plus compliqué, mais c'est aussi parce qu'il était tard, et puis le terrain était traître, et puis... hahaha !

Ce soir c'est la fête du village, avec à nouveau le vin qui coule à flot. Je suis étonnée que la vie soit autant "dehors". Tout est occasion de sortir, de se voir, et on a pas le temps de s'ennuyer. Surtout si on boit.

Et puis je me suis remise à écrire, le calme et le cadre aidant, je suis bien dedans.




31/08/2016

Encore trop les vacances...

Mon sens de l'orientation est inefficace ces derniers jours. Je crois connaître la route, mais en fait je confonds encore le Garonne avec le canal, et puis la Rocade avec l'autoroute avec le boulevard et... bref, je fais souvent des demi-tours. Et remets le gps.
Ma voiture est une automatique, et elle ne veut pas passer les rapports dans pentes. Comme ça monte et ça descend pas mal ici, je flippe à chaque trajet qu'elle me claque dans les doigts...

J'ai eu un entretien aujourd'hui, pour un boulot vraiment basique, même pas de la vente, c'est quasiment que de la manutention. Et pourtant, durant l'entretien, j'ai eu le droit à des questions plutôt pointues. C'est à se demander comment se passent les entretiens pour les postes d'ingénieurs !
J'aurais la réponse de l'entretien demain, mais le poste ne m'a pas vraiment emballée, je dois l'avouer. Je crois même que je vais refuser s'ils me veulent...

Dans la maison de mon oncle, il y a toujours un air de vacances. Je suis bien moins productive et efficace que chez moi, et ça me pèse un peu (mais pas autant que la solitude, tout est relatif). Alors je bous d'impatience à l'idée de m'installer, d'avoir une vie stable et structurée.

On a fini la journée à rejoindre les voisins dans un marché nocturne. C'est le joli nom qu'ils lui ont donné, mais c'est plutôt un camion buvette en face d'un camion à pizza, et une bonne occasion supplémentaire de se mettre minable pendant que les enfants jouent dans le parc. Dans une très bonne ambiance*, on a bien rigolé et surtout on se prévoit les prochains verres, et la pétanque, et la fête du village pour la rentrée, et je te remets un verre de rouge ?

* j'ai été à moitié adoptée, à moitié rejetée, je m'attendais à pire. Mon accent ne passe pas inaperçu, et chacun y va de son conseil pour mon projet d'installation. Le conseil qui revient le plus souvent c'est "prends ton temps". Venant de leur part, ça ne m'étonne pas !






29/08/2016

Les nuisibles


Les avions sillonnent le ciel au dessus de la ville de Toulouse. Rien d'étonnant puisque c'est la ville de l'aérospatial. Quelque soit la taille de l'appareil ou la hauteur de vol, chacun fait assez de bruit pour qu'on le remarque et même parfois tellement qu'on doit attendre pour se remettre à parler.
Je savais que ce ne serais pas un problème pour moi avant même de le vivre. Comme n'importe quel bruit de fond, on s'y habitue, et comme il n'est pas continu, ça passe même pour quelque chose de sympa.

Par contre je m'attendais à un autre cauchemar : les moustiques. Et ça ne loupe pas ! Samedi après midi j'ai eu le malheur de commencer une sieste avec la fenêtre ouverte vers 17h. Mais je ne me suis pas réveillée à temps pour éviter d'être à la merci des moustiques pendant la plage horaire de leur repas : entre 19h et 22h. C'est bien connu comme le moment de la journée où il faut se barricader.
Je me suis réveillée avec les 2 bras enflés, j'ai repéré les 2 piqures qui a elles seules me démangeaient des épaules au bout des doigts. J'ai cru que j'allais devenir folle cette nuit là, vraiment folle.
Alors je vais m'équiper : spray à la citronnelle, prise anti-moustique, et crème à la cortisone... rien que ça !

Heureusement le climat rattrape n'importe quel désagrément : même lorsque le ciel est couvert il fait chaud, et je me réjouis à chaque fois que j'y pense : j'ai chaud, je suis bien.

27/08/2016

Ne pas s'emballer

Finalement je n'ai pas trouvé de travail. Correction : j'avais trouvé un travail, mais il faut croire que c'était des paroles en l'air. En 48h, je passe de "Bienvenue dans l'équipe, on va se tutoyer d'accord, allez à lundi !" à "Vous êtes trop qualifiée pour le poste, désolée". Je ravale donc ma fierté d'avoir été si efficace puisqu'au contraire, on vient (je viens) de me faire perdre 3 journées de recherche d'emploi. Ma confiance et mon optimisme en prennent un coup.
Mon projet est remis en question, peut-être chercher un autre poste, autrement, et puis accepter d'être patiente, de ne pas avoir immédiatement ce que je veux (un logement en particulier).

Ces derniers jours m'ont appris que je suis en décalage avec le mode de vie et de pensée de la région.
Ce que l'on ressent en tant que touriste, c'est que tout est plus cool ici : l'ambiance, les gens, la météo. Mais lorsqu'on doit se fondre dans la masse, on découvre une nouvelle façon de gérer les relations, la communication, le rapport au temps... Certaines qualités qui étaient des atouts dans le nord, deviennent stériles : tout ce qui tourne autour de l'apparence (la vulgarité et la sobriété se mélangent sans souci ici), la rapidité (pas compatible avec la flemme ambiante), l'efficacité, l'engagement et l'implication (pour quoi faire ?).
La différence est telle que je suis souvent à côté de la plaque et incomprise, autant dans mes paroles que dans mes actes. J'attends l'impossible et donne l'inutile, c'est perturbant.

Je dois lâcher mes principes de parisiennes (jugés bizarres ici), ne pas m'accrocher aux mots (leurs sens et leurs absences), ne donner d'importance qu'aux actes (pas aux paroles, ni aux gens, ni aux heures). Ce qui revient à changer ce que je suis, ce que je pense et ce que je fais. Tout ça sans me vexer de rien, tant que je ne fais pas "partie des leurs".
Pour l'instant mes efforts d'adaptation ne suffisent pas, mes habitudes compliquent la tâche. Au mieux ça fait sourire, au pire ça gonfle. Tout se mélange dans mon cerveau et mon cœur, comme un nœud d'incompréhension et de tristesse qui ne veut pas se laisser démêler. Alors pour ne pas me perdre à trop réfléchir, et éviter de ressasser ma différence, je me répète seulement : "Calme ta joie, sois plus souple, observe et apprends".

En attendant j'ai pris possession de ma chambre, vidé tous mes sacs de voyage. Et puis on a monté une palissade en bois, fait de la confiture de figue et de la psychanalyse. Des valeurs sûres qui me rassurent.


25/08/2016

Trouver un travail à Toulouse ? Un nouveau record de rapidité !

Hier une flemme de sudiste m'a envahie, je n'ai pas fait grand chose de ma journée, alors que je devais profiter de cette dernière journée dans le centre de Toulouse pour chercher du travail. La faute à la chaleur, au petit cafard de la solitude, et à ma peur du rejet (professionnel).

A Paris, dans mon secteur (la vente), ça a toujours été plus ou moins facile et rapide pour moi de trouver un travail. En général en 48h c'est réglé, et mon record était jusqu'à présent de 24h entre le dépot du CV et l'entretien d'embauche qui aboutit à un contrat.

Alors forcément lorsqu'on m'a dit que ça allait être difficile de trouver un travail en province, qu'on allait me regarder de travers parce que je viens de Paris, et que les candidatures des locaux seraient toujours privilégiées à la mienne, j'ai perdu un peu de mon optimiste.

Ce matin j'ai dû rendre l'appartement que je louais, et avant de me rendre chez mon oncle en banlieue, j'ai pris mon courage à 2 mains et je suis allée imprimer mon CV en 60 exemplaires. Cv sur lequel ne sont menionnés ni ma provenance régionale ni les intitulés des postes que j'ai occupés (pour ne pas faire peur vu que je redescends en bas de l'échelle et que je ne cherche pas un boulot de manager). J'ai aussi décidé de ma passer de lettre de motivation, pour éviter toute maladresse rédhibitoire.

De magasin en magasin rue d'Alsace Lorraine, j'ai dégainé mes CV et mon sourire à partir de 10h30. Des refus souriants, des "pas de lettre de motivation ? c'est obligatoire !" (bah tant pis pour vous), des "je garde votre cv au cas où" et puis une boutique qui me dit qu'un autre point de vente de l'enseigne recherche quelqu'un avec mon profil, qu'elle va faire passer ma candidature. A 11h30, l'adjointe de ce fameux magasin en recherche d'une vendeuse m'appelle. Entretien fixé à 13h. L'entretien se termine au bout de 45 minutes. Elle me dit que je suis la candidate idéale et qu'elle me confirmera dans les 48h que je commence bien lundi. Je viens de trouver un travail en 4h, record battu alors que je suis en province.

Je viens d'arriver chez mon oncle, la maison est fermée, il n'est pas là (mais il laisse une clé cachée), je n'arrive pas à le joindre mais je m'installe. J'ai envie de fêter ça, mais je suis seule. Pas graaaaaaaave, je suis bien, je suis fière.

2 photos de l'appart airbnb pour finir :