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29/11/2016

Colocation, voisinage et hygiène

LA CLASSE

Ma chambre est pile au dessus du studio d'une petite nana de 20 ans qui a pour seule activité de fumer des joints toute la journée en bas de ma fenêtre. Une fois sur deux je ne peux pas aérer ma chambre sous peine de devenir "fumeuse" passive. Si c'était la seule nuisance qu'elle m’infligeait je ne prendrais pas la peine d'en parler, le problème c'est qu'elle a une vie nocturne plutôt mouvementée et moi aussi par procuration. Entre ce qui ressemble à des déplacements de meuble et les discussions agitées avec son mec, elle m'autorise à dormir vers 4h du matin. Réveillé à 9h au plus tard par le coloc qui est plutôt du matin, je me retrouve à faire de trop longues siestes quotidiennes pour récupérer. Bref mes journées n'ont pas du tout la structure que j'aimerais qu'elles aient. 

Dans la nuit de jeudi à vendredi, à 2h30 du matin, j'entends quelqu'un appeler "Elsa" et taper à la porte fenêtre de ma chère voisine. 

Moi : Qu'est ce qu'il se passe ?
Une voix de fille : Excusez moi ! Mais j'essaye juste de rentrer chez moi.
Moi : C'est pas trop l'heure là...

Le lendemain matin, je me dis qu'il faudrait quand même qu'elle sache qu'elle me gâche mes nuits. Au cas où elle ne s'en rendait pas compte. Sachant que le coloc m'avait dit qu'elle était du genre timide et gentille, je me décide à aller frapper chez elle vers 11h histoire d'établir le dialogue. 
Je frappe, elle ouvre, une odeur de joint envahit le couloir, et je vois une petite nana débraillée, genre Mowgli qui me regarde avec les yeux plissés. 
Moi : Bonjour, je suis la voisine du dessus...
Elle : Ah c'est toi la mal-baisée qui m'a fait chier hier ?
Moi : Oulah, je viens parler de façon civilisée là, mais je vois que c'est pas possible !
Elle : Si si on peut parler, mais t'es mal-baisée.
Moi : Non bah c'est bon, merci bien.
Elle : Hier j'ai marché pendant 7h pour rentrer chez moi, j'avais pas les clés, c'est pour ça que je voulais rentrer par la porte fenêtre.
Moi : Les justifications ne changent rien, quoiqu'il se passe dans ta vie, c'est pas me respecter ce que tu fais.
Elle : Mais moi aussi je m'en fous de ta vie.

Je suis tellement surprise que je ne réagis pas. Sur la défensive et carrément en train de dire que c'est moi qui la dérange et non le contraire, je la laisse dans cet état sans essayer de discuter plus. Je me sens impuissante, et elle a le pouvoir... 
Aucun rapport, mais après quelques recherches internet sur elle, je découvre qu'elle est modèle photo (surprenant vu sa taille et sa tête) et que le web regorge de photos d'elle nue auxquelles tout le monde a accès. La classe.

LE NOMBRIL DU COLOC

Dimanche dernier, en me levant le coloc était sorti en laissant un mot sur la table du salon. J'ai cru que c'était pour moi, pour me tenir au courant de ses horaires ou autre chose. Mais non, c'était une lettre à l'attention de son ex, dans laquelle il s'excuse et je ne sais quoi d'autre. A part que je trouve ça très bizarre de laisser ça là tout en sachant que je vais forcément tomber dessus, j'ai décidé de ne pas en parler.



En  fin de semaine, le coloc n'était quasiment pas là à cause de son travail. On ne va pas se mentir, j'ai plutôt kiffé d'être seule à l'appart. Je ne le croisais pas le matin, et à peine rentré du boulot il allait direct dormir, parfois même sans m'adresser un mot (même pas bonjour, on ne change pas).

Et puis vendredi soir, il a décidé qu'il avait envie de discuter, et il me déballe d'un coup que tout va mal, il ne dort pas la nuit, pleure tout le temps, ne mange quasiment plus rien, tellement il pense à son bourreau d'ex-copine. Bref, on s'en fout de sa vie, le fait est que le coloc fait une dépression pour la première fois de sa vie, qu'il parle donc encore plus que d'habitude de lui, son passé, sa vie, ses sentiments, moi je, moi je, moi je. J'ai fait ce que je pouvais pour l'écouter, l'aider, lui remonter le moral, mais il ne m'écoute pas. Il sait tout, il a les solutions, il est victime, il n'y a rien faire que d'attendre et pleurer. De mon côté je pense qu'il est juste narcissique, passif, et con.
Et moi, comme une nulle je me laisse parasiter mes soirées depuis, à le laisser me parler de lui pendant des heures. Alors que j'aurais dû me réfugier dans ma chambre dès le deuxième soir, je reste dans le salon et je subis. 

Le pire est arrivé ce dimanche : alors qu'on était invités chez ses potes en ville, il a insisté pour les faire venir chez nous à la place, sous prétexte qu'on avait le soleil et la nature ici. Au bout d'une heure, alors que l'ambiance était super chouette, on jouait tous les 4 à un jeu de dés, il s'est levé, a dit qu'il avait rendez-vous et il est parti sans excuse ni explication. Je me suis retrouvée seule avec ses 2 potes, hyper gênée du comportement du coloc (alors que je n'en suis absolument pas responsable, on est d'accord). Profitant qu'il soit parti, ils m'ont demandé si ce n'était pas trop dur de vivre avec lui. Il m'ont dit qu'ils avaient remarqué à quel point il est crado et bordélique. Et que pour eux, après avoir fait des dizaines de colocation, ils trouvent que c'est la pire personne avec qui ils ont jamais vécu. Rien que ça.

MR PROPRE

Je suis assez tatillonne sur la propreté. Pas maniaque non plus, mais j'aime pas trop vivre dans la crasse, les couverts gras, les torchons qui puent le pourri et la poussière dans les coins. On dirait presque que j'ai fait exprès de me retrouver à vivre avec le mec le moins propre de la région. Ou que le destin l'a mis sur mon chemin comme une épreuve qui tombe au pire moment. 

J'ai doucement fait remarqué au coloc qu'il fallait changer les choses sinon je n'allais pas tenir. Au delà d'être capable de supporter sa saleté, j'ai besoin de pouvoir manger de la viande sans qu'elle ait le goût des oignons qu'il a fait cuire dans la poêle la veille. C'est une question de survie.
En bon masochiste qu'il est, il m'a demandé s'il je le trouvais crade. Fallait pas me prier, je lui ai dit oui. Il m'a demandé des exemples, je n'ai pas eu à réfléchir longtemps pour lui en sortir une dizaines à la suite. Il s'est senti con.

Le lendemain (hier matin) j'ai eu une très bonne surprise : il a rangé l'appart, mis à laver tous les textiles dont il se sert depuis le mois de juillet (serviettes, chiffons, nappes), a jeté ses éponges pourries, et a même acheté un aspirateur. Je sais bien au fond de moi que c'est temporaire, que ça ne va pas tenir longtemps, que je vais toujours devoir passer derrière lui pour re-nettoyer, mais j'apprécie ses efforts. 

Je ne suis pas pessimiste, juste réaliste et ça s'est vérifié dès ce matin : j'ai voulu prendre mon thé sur la terrasse, et j'ai eu le plaisir de poser les manches de mon manteau sur la table qui était recouverte d'un film gras.
Le coloc : "tu t'es salie ?"
moi : "oui, il y a du gras sur la table, je ne sais pas d'où ça vient"
lui : "ah mais je viens de nettoyer !"

Donc on sait d'où ça vient...

25/11/2016

Fourre tout

Vive le vent d'hiver

Fin novembre, il commence à peine à faire froid. Ces derniers jours j'ai découvert le vent d'autan, un vent qui nous a fait vivre un enfer toute une journée en continu, allant jusqu'à 40km/h. Pour avoir de quoi comparer, le vent en région parisienne souffle au plus fort à 15km/h. Toutes les feuilles des arbres sont tombées d'un coup, le linge qui séchait dehors s'est envolé et je n'ai pas osé sortir en voiture de la journée.
Il y a une chose étonnante/différente avec la météo ici, c'est qu'on ne peut pas se baser sur le temps du jour pour prévoir celui du lendemain. Chaque jour est une surprise, on passe en une nuit de 12°c maxi à 18°c maxi, de pluie à ciel bleu, de rafale de vent à calme plat. Alors que dans mes souvenirs, lorsqu'il pleut à Paris c'est pour quelques jours. Ici pas le temps de s'habituer et de s'équiper qu'on à presque l'impression de changer de saison.



Expérimentations alimentaires

Alors que je suis toujours aussi restreinte alimentairement, le coloc s'amuse, dépasse les limites, s'en fout de tout. 
Il considère que l'air frais sur la terrasse (12°c donc en moyenne) a un effet frigo. C'est pourtant connu que la plupart des aliments doivent être conservés à moins de 4°C, mais non, il laisse des trucs périssables à l'air libre. Dans le même genre, il est capable de manger mes restes du midi le soir, alors que c'est resté à l'air libre (viande comprise). J'ai eu également le droit à sa crise d'hypocondrie en attendant de voir si les fruits du cactus qu'il a ramassés au bord de la route étaient bien des figues de barbarie.
Et puis il ramène des trucs de ses boulots de traiteur. Parfois c'est cool (on a une collection de bouteille de coca qui va nous permettre d'inviter tout Toulouse sans souci) mais parfois c'est hasardeux. Par exemple il a déjà ramené une barquette pour 4 personnes, remplie de viande de cerf cuisinée. L'odeur du plat m'a donné envie de vomir, comme toutes les viandes de gibier, mais en plus j'ai eu la bonne surprise de devoir passer la journée du lendemain avec la barquette trônant à l'air libre sur le plan de travail de la cuisine...
Et puis il y a quelques jours il a ramené un gâteau de pâtissier à la crème et la framboise. Il est resté 48h sur la table de la terrasse, sans protection, pour finalement être refourgué au voisin (après avoir enlevé les feuilles mortes qui étaient tombées dessus...).
Pour finir, alors qu'il m'a raconté que sa première expérience avait été foireuse (limite dangereuse pour la santé), il a décidé de retenter l'expérience de boire de l'eau distillée (pure, comme filtrée mais sans les minéraux). Pour moi c'était un élément qu'on retrouve en expérience de chimie seulement, mais non, il parait que ça se boit, en très petite quantité (pour faire le malin je dirais). D'après mes recherches c'est hyper risqué parce que l'eau distillée est tellement différente de l'eau que contient le corps que ça peut provoquer des explosions de cellule (ou un truc dans le genre). Bref j'attends de le voir exploser.



Et  moi et moi et moi.

Depuis une semaine je considère que je suis vraiment installée : la vie en colocation roule sans accroc et je peux enfin faire ma vie sans réfléchir aux meubles et à l'appartement en général.
Les jours se ressemblent : je lis beaucoup, j'écris un peu, et je me divertis énormément. Beaucoup de films, un ciné (La folle histoire de Max et Léon, vraiment drôle), une pièce de théâtre (la nouvelle pièce jouée par Marco, bien moins drôle) et autres sorties sympathiques. Pour l'instant j'ai un seul élève en soutien scolaire, qui habite à 35 minutes en voiture de l'appart. Ça me fait visiter la campagne, mais j'avoue que j'espère qu'il y en aura bientôt plus qu'un, parce que c'est à peine rentable.
Alors que je me posais la question de l'intérêt d'un quotidien aussi cool et sans réelle projection dans l'avenir, ma psy m'a assurée que je travaille en quelque sorte. Je le prends à double sens, je travaille en me cultivant, en prenant le temps de créer, et je travaille aussi beaucoup sur moi, en partant du vide, je façonne ma vie comme je la sens, je découvre ce que je veux faire petit à petit.
La dernière fois que j'ai eu mon père au téléphone, il m'a dit que notre vallée est pour lui le plus bel endroit (au monde ? en France ?) et que c'est pour ça qu'il y vit. J'aime beaucoup notre vallée aussi, pour d'autres raisons évidentes. Mais lorsqu'il je l'ai entendu le dire, je me suis dit que je vis maintenant dans l'endroit que je trouve le plus beau (en France !). Ça a comme confirmé (pour une énième fois) mon choix. Il m'arrive encore d'être euphorique en regardant Toulouse illuminée le soir, lorsque je descends vers la Garonne en rentrant de la danse. 

18/11/2016

Tout s'arrange petit à petit

L'entente avec le coloc est revenu presque à la normale. On a pris nos distances mais nos échanges sont à nouveau chaleureux et on peut plaisanter sans avoir peur que ce soit mal interprété. Il bosse souvent à l'extérieur, même en soirée, du coup je profite souvent de l'appart seule.

En parlant de ça, notre salon commence à ressembler à quelque chose même si le coloc est vraiment bordélique. Ses excuses que je recevais comme honnêtes au début ne fonctionnent plus. Ce n'est pas qu'il n'a pas le temps, c'est qu'il est bordélique. Alors je le pousse régulièrement, avec des petites réflexions sur le ton de l'humour pour qu'il arrête de tout laisser traîner, pour qu'il mettent enfin ses affaires dans sa chambre et que les meubles du salon prennent la place définitive qu'il veut leur donner. On a deux tables à manger, comme si on était une famille nombreuse, alors qu'il mange debout sur la terrasse la plupart du temps... Alors j'ai scié les pieds d'une d'entre elles pour en faire une table basse qu'on a mise devant notre nouveau canapé. Il nous manque encore des nappes, un tapis et quelques plantes pour la déco. L'appart va commencer à ressembler à quelque chose tout doucement.

Le week end dernier, il a invité ses anciens colocataires à dîner. J'ai eu la surprise de me retrouver à papoter avec 2 frères qui ont passé leur enfance à 10km de là où j'ai passé la mienne. Çà m'a rendue autant nostalgique qu'heureuse. En plus ça change de l'ambiance des toulousains : ils m'ont tout de suite proposé de participer à leurs sorties, et même si je ne l'ai pas encore fait, le fait de savoir que c'est possible me soulage vachement. Je me sens moins seule.

La danse africaine me fait toujours autant de bien, mais j'ai bien compris maintenant que je suis la pire élève de ce cours (avec l'excuse que je n'en fais pas depuis des années) mais ça commence à me saouler de faire rire le prof parce que je n'arrive pas à coordonner mes jambes avec mes bras, ou à entendre les changements de rythme des percussions qui annoncent les changements de mouvement. Alors j'ai filmé la dernière chorégraphie sur laquelle on travaille et je vais m'entraîner à l'appart. Pas le choix.



Le  réseau téléphonique est très mauvais, c'est fatiguant à la longue d'entendre mes interlocuteurs à travers des grésillements, de ne pas recevoir la moitié des appels que je suis censée recevoir, et qu'en plus les conversations coupent régulièrement parce que pendant une seconde le réseau disparaît.
Je ne sais pas qui est le fautif : Free ou mon portable qui commence à être un peu vieux et usé. Après quelques recherches j'ai appris que Free était plutôt mauvais dans la région alors je commence par changer d'opérateur pour SFR. Si ça ne va pas mieux, j'investirai dans un nouveau portable. 

Cette semaine je me suis rendue compte que le coloc me coûte cher. D'abord lorsque je lui ai demandé quelle est notre adresse il me la donnée incomplète. Du coup je n'ai pas reçu ni un courrier pour un éventuel travail ni ma nouvelle carte sim. Je me suis rendue au bureau de tri du courrier à Rangueil au cas où il avait gardé mon courrier, mais non, ça a été renvoyé aux expéditeurs ou détruit.
Pour ma carte sim, SFR m'a proposé de m'en crée une immédiatement pour 19€ ou d'attendre que ma ligne soit effective pour en redemander une gratuitement sous un délai de 3 jours. J'ai choisi l'option économique mais du coup pendant quelques jours je vais être injoignable.

Ensuite, et je crois bien que c'est le pire, il m'a demandé de lui rendre service en vendant pour lui des jeans tout neuf qu'il n'a jamais mis. J'accepte avec confiance, vends ses jeans, les envoie par la poste, mais les acheteurs sont loin d'être contents : les jeans sont abîmés, l'un d'entre eux à même les ourlets des jambes repris, et les bas des jambes sont élimés. Je n'ai pas fait attention à ces détails parce que ce n'est pas mes vêtements, que j'ai eu confiance, et au final je me retrouve à rembourser tout le monde, les frais de port étant à ma charge. Lui rendre service m'a coûté 16€ et ne lui a rien rapporté.

Enfin, un soir, il m'a demandé de lui prêter 20€ qu'il me rendrait le lendemain matin sans faute, ça l’arrangeait pour ne pas avoir à retirer de l'argent et gagner du temps. J'ai attendu 48h pour récupérer mon argent en lui réclamant.

Je ne lui ai pas fait de remarque, à part pour l'adresse incomplète (il est désolé), parce que ça ne sert à rien, c'est fait. Je ne peux en vouloir qu'à moi même, c'est des erreurs qui m’apprennent que je ne dois plus ni lui rendre service, ni lui prêté de l'argent, ni avoir une confiance absolue dans ce qu'il me raconte (infos administratives ou autres).

J'hésite à chaque fois que j'écris ici d'aborder le sujet joyeux de la météo. Il ne fait pas froid. On est mi-novembre et je ne me sens pas mal. Le temps est pluvieux mais le soleil fait des apparitions pas seulement lumineuses mais chaleureuses. 10° le matin, 16° en moyenne en journée et 10° le soir. Ça me rend euphorique parfois rien qu'à y penser.

09/11/2016

Le guet-apens

Alors que la coloc se passait parfaitement bien, à base de discussions chouettes, de choix de canapé, de soirée films tranquilles (et même une virée dimanche matin au salon des expositions pour la grande braderie Emmaüs), le prévisible dans une coloc homme/femme s'est produit : le malentendu sur nos attentes.

Depuis mon arrivée, alors que c'était clair pour moi, Monsieur me teste incognito, interprète tous mes faits et gestes sans que j'y fasse attention, jusqu'à lundi soir où il me propose de sortir en ville prendre un verre pour se changer les idées. Moi toute naïve je m'attends à profiter, m'amuser, rencontrer des gens, mais pas du tout. On prends un thé dans un bar vide sur la place du capitole, et sur le chemin du retour il me sort tous ses doutes d'un coup, toutes ses théories fumeuses sur mon comportement à son égard (paroles, gestes, sous-entendus...). Trop gentille pour être désintéressée.
Je le rassure, lui explique ma façon de voir les choses, et on rentre à l'appart relativement soulagés que le sujet ait été enfin abordé.

Sauf que le lendemain matin je réalise que si lui a été tranquillisé par cette discussion, de mon côté je n'ose plus rien dire, plus plaisanter, plus bouger de peur que ce soit mal interprété. Sachant que le fait que je dorme dans le salon est à l'origine de tout ça, la première chose que je fais de la journée c'est d'investir ma chambre, déplacer le lit. Partant d'un bon sentiment (rétablir une distance respectable dans notre intimité) j'ai fait ce qu'il ne fallait pas : vider le salon. En effet, sans mon lit, la pièce est mortelle, froide, sans vie, et ça résonne. Du coup on se croise à peine et chacun reste dans sa chambre. Pas trop moyen de détendre l'atmosphère dans ce contexte.

Et alors que je sais depuis le début qu'il peut me virer de l'appart à n'importe quel moment, c'est depuis notre discussion que je le réalise. Du coup ça me bloque dans mon "installation". Par exemple j'aimerais m'acheter une table de chevet et une lampe, mais si c'est pour quitter l'appart dans une semaine, ça ne sert à rien ni de dépenser de l'argent ni de charger inutilement la voiture pour un retour express sur Paris. Ça me casse un peu le moral de savoir que mon avenir ici dépend de lui...

Nous sommes mercredi matin, notre nouveau canapé nous attends dans un relais colis, on va le monter ensemble dans le salon. J'espère que ça va faire revenir la bonne ambiance qui s'est envolée il y a 48h.

05/11/2016

Farniente et mauvaises surprises



En début de semaine on a eu un temps quasiment estival, j'ai bouquiné tous les après-midi sur un coin d'herbe ensoleillé du bout de forêt qui nous sert de jardin. Le chat du voisin sur les genoux, la main en visière, et mon attention partagé entre ma lecture et les éventuels moustiques qui se posaient sur mes jambes nues (oui il y en a encore...et je reste leur plat préféré).

Et puis jeudi tout a changé, on a perdu 10°c d'un coup, sorti les parkas, les gants et les grosses chaussettes. Tant qu'on aère l'appartement à cause de l'odeur de peinture, le seul endroit où j'ai chaud c'est ma voiture. Au fur et à mesure des jours, j'envisage de plus en plus d'aller dormir dans ma chambre même si l'odeur est encore un peu là, du coup on regarde un peu comment on va s'organiser et on a eu une mauvaise surprise. L'appartement est très mal foutu en ce qui concerne le chauffage : il y a 3 convecteurs électriques, un dans chaque chambre et un dans le salon (donc déjà il en manque au moins un dans la salle de bain). Mais en plus, les 3 existants sont placés à côté des portes fenêtres et ils fonctionnent très mal, donc le peu d'air chaud qu'on peut avoir s'échappe rapidement à l'extérieur. Pour l'instant on arrive à atteindre une température de 19°c dans le salon, En théorie on envisage d'acheter un ou plusieurs chauffages d'appoint.

En tout cas, ça y est je me sens chez enfin chez moi dans cette colocation. Je ne sais pas à quoi c'est dû, c'était comme un déclic.

J'ai commencé à distribuer mes annonces de soutien scolaire dans les commerces du coin. Ça n'a pas été très efficace, la plupart n'ont pas d'endroit où déposer l'annonce, et sur une vingtaines de commerces il n'y en a que 3 qui ont accepté. Alors que je commençais à envisager de faire une distribution dans les boîtes aux lettres (alors que de la pluie est prévue non-stop dans les jours à venir), mon oncle a eu une super idée : distribuer directement ma carte aux parents d'élèves qui attendent devant le collège. C'est une démarche que je n'aurais sûrement jamais osé faire à Paris, mais ici ça m'a l'air d'être plus acceptée, les gens sont plus ouverts et puis je ne connais personne et je n'ai rien à perdre.

Plus les jours passent plus je remarque l'animosité des toulousains au volant avec moi. Pourtant je connais les routes que je prends et je conduis à leur vitesse. Je me demande si ça n'a pas à voir avec le département de ma plaque d'immatriculation. Surtout que j'ai reçu une contravention un peu injuste... Mon coloc m'a d'ailleurs conseillé de changer de plaques aussi, lui l'a fait très rapidement à son arrivée, j'ai cru comprendre qu'il a ressenti un peu la même chose. Je l'envisage mais j'avoue qu'au fond ça m'ennuie un peu... Pour plusieurs raisons : d'abord ça ne devrait pas être un problème de venir d'ailleurs, deuxio ça ne m'arrange pas spécialement de dépenser 40€ pour être peut-être tranquille mais peut-être pas, et puis au fond j'aime bien que ma voiture soit parisienne. J'aime les sourires qu'on se fait entre franciliens quand on se croise sur la route (c'est rare mais c'est chouette).