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22/06/2017

Angine, prise de poste et canicule...



La deuxième semaine de formation a été plus ou moins difficile. Changement d'hôtel, avec ses avantages et ses inconvénients. Je n'ai jamais autant testé les limites de ma patience face à ma formatrice, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle était lente et maternelle avec moi seulement parce qu'elle pensait que j'avais plus 20 ans que 30. Dès qu'elle l'a compris son comportement a changé et la fin de semaine a été plus efficace. Et puis j'ai chopé une angine, dû à un virus ou à la clim bien trop forte pour les températures tempérées de Limoges. Ça s'est transformé doucement en bronchite, et je sens que je vais en avoir pour longtemps avant de guérir... Ce que je retiens de Limoges (à part que je sais m'y déplacer les yeux fermés) c'est la station essence la moins chère sur le trajet autoroute entre Paris et Toulouse. C'est tout !

Le retour à Toulouse a été libérateur mais, alors que tout était en train de se mettre en place dans ma vie, en une journée j'ai vécu une rupture inattendue et la "perte" de ma carte bleue en même temps.
Pour me changer les idées j'ai suivi le groupe de Toulouse et on a passé l'après midi aux abords d'un lac dans un village à moins d'une heure du centre. Un endroit que je retiens pour les journées trop chaudes histoire de se baigner, et pour les premiers jours du printemps pour bronzer tranquillement.

Je n'ai pas eu trop le temps de ressasser mes malheurs, puisque j'ai commencé à travailler dès le lundi. La découvertes des lieux, de la paperasse, des absurdités de fonctionnement, du rangement lamentable de la surface de vente, et des centimètres de poussières qui s'accumulent un peu partout... Et puis les entretiens individuels de présentation, la journée avec le chef pour prendre note de mes objectifs annuels, la préparation des soldes, et puis le recrutement imprévu d'une nouvelle vendeuse pour la semaine suivante, en urgence donc, je n'ai pas eu le temps de penser à autre chose.

En même temps Toulouse est en alerte canicule. Ma voiture annonce 52°c quand je rentre dedans le matin. Et la clim ne fonctionne pas au magasin. Tous mes repères sont bousculés : alors que j'adore la chaleur, j'arrive à m'en plaindre aujourd'hui; alors que je ne transpire qu'en hiver, ici je perds des litres d'eau chaque jour; je me surprends même à traîner un peu dans le carrefour market du coin pour être au frais. L'appartement ne garde plus vraiment le frais à ce niveau de température extérieure, et je réalise que je ne suis pas équipée pour cette situation : pas de clim, pas de ventilo, pas de vêtements vraiment légers, pas de chaussures ouvertes un peu classes pour le boulot...

Pour la fête de la musique j'ai découvert Toulouse d'une autre manière : quadrillée de CRS, envahie par la foule dès 17h, on a dû fermer le magasin plus tôt, et surtout c'était une galère pour se déplacer. Du coup, après être arrivée trop tard pour participer ou même voir le spectacle de fin d'année de la danse africaine, j'ai décidé de passer la soirée dans la campagne plutôt que de retourner dans le centre. Scène en pleine air, barbecue et pétanque jusqu'à tôt dans la matinée. Il me semble important de continuer à sortir et m'amuser, pour ne pas laisser mon travail prendre toute la place dans ma vie, mon emploi du temps et mes pensées !


11/06/2017

Se laisser former







Travailler a une toute autre saveur, je ne sais pas si c'est l'âge ou ma situation financière ou l'idée d'un avenir que je dois construire ici (que je ne me voyais pas construire lorsque j'étais à Paris), mais j'ai hâte d'être à ce poste, d'avoir ce statut et j'envisage déjà sur plusieurs mois mes projets : de la gestion de mon argent, au déménagement à l'automne en passant par l'organisation de mes week-end qui feront office de vacances.

Deux semaines à Limoges avant de prendre mon poste. Le choix de la ville n'aurait presque pas pu être pire. Je me suis permise de m'en plaindre pendant 24h, mais pas plus tellement je suis contente et impatiente de voir ce que l'avenir me réserve.

Le passage de chômeuse à travailleuse, d'assise à debout, d'un rythme naturel à 40h... ça a été difficile à tenir entre le stress, la fatigue et les courbatures. Mais comme prévu, tout ça s'évanouit au bout de 2 jours, et fait place à la curiosité, l'expérience, l'écoute et aussi l'appréciation de mes compétences et mes lacunes. Je prends beaucoup sur moi, patience et tolérance, mantra que je me répète au moins dix par jour.

On m'a logée dans un hôtel appartement, au bord de la Vienne, 3 fois plus grand que chez moi. Quotidiennement j'ai pris l'habitude de me servir de la baignoire tellement ça m'avait manqué, de me passer d'internet, de manger chez Courtepaille vu que je "n'avais pas le choix" (d'ailleurs ça n'avait pas le même goût...). A force et grâce aux quelques rayons de soleil qui ont percé en fin de semaine, j'ai trouvé la ville "presque pas moche".

Et puis samedi midi, je rentre à Toulouse. Dès la première brique rouge croisée en arrivant, je réalise que non, Limoges c'est moche. Et je me sens à nouveau chez moi, sous le cagnard.
J'ai découvert mon magasin, mon équipe de vendeuses, qu'il y a une Gay Pride annuelle ici et que mon appart reste d'une fraîcheur exceptionnelle lorsque la porte ne s'est pas ouverte depuis plusieurs jours.

Je dois repartir pour la deuxième semaine demain mais je n'en ai pas du tout, du tout, du tout envie !



05/06/2017

30 ans



Pour ne pas trop subir la solitude, j'ai choisi d'être solitaire. Ça résume bien ces dernières semaines.
J'ai lâché l'affaire à l'idée de trouver le prince charmant, j'en ai eu ras le bol de passer des heures au téléphone avec mes copines parisiennes, et j'ai été largement déçue par la manque d'intérêt à mon égard de la part des toulousains que je connais.

Etre préoccupée, mal dormir et passer mon temps dans la recherche d'emploi, ça m'a aussi rendue pas très joviale. J'ai même été sacrément impatiente et intolérante avec mon entourage. Alors par souci de préservation, je suis restée dans mon coin, je ne suis pas vraiment sortie de ma tanière.

Mon père est venu pour un week end. Et ça a été vraiment chouette même si on était aussi fatigués l'un que l'autre. C'était bien différent pour moi de la première fois qu'il est venu, l'automne dernier, et j'ai très vite compris pourquoi : les conditions ont complètement changées. J'habite seule, je connais mieux la ville, je me sens moins déracinée. Ça m'a permis de profiter sans stresser et sans compter les minutes à rebours.

Ce dimanche là, il s'est passé un truc très bizarre, auquel je pense régulièrement depuis tellement j'ai été choquée. En rentrant en voiture dans la résidence, j'ai vu ma voisine (la tarée sous tutelle), nue, accroupie sur un bout de pelouse, en train de chier. Le temps que mon cerveau enregistre l'info, je ne voyais plus la scène. Mais dans le rétroviseur (curiosité malsaine) je l'ai vu se torcher avec une de ses fringues... Pendant quelques jours suivants, la fameuse fringue (une capuche de manteau en fait) est restée sur l'herbe, me rappelant cette scène dont j'ai été la seule témoin.
Jusque là je n'avais aucun doute sur le dysfonctionnement de son cerveau, mais pas de là à chier, à découvert, à seulement quelques mètres de ses toilettes. Depuis elle m'évite. Je crois qu'elle sait que je sais. 

Alors que ma recherche de travail stagnait toujours je suis tombée sur l'annonce du boulot parfait (pour Nespresso). Parfait parce que contrairement à mon poste de "prédilection", celui-ci, j'en suis sûre, m'aurait donné envie de me lever tous les matins pendant longtemps, des années même... Mais malgré une lettre de motivation dans laquelle j'ai mis tout mon coeur et mon esprit, aucune nouvelle de leur part...

Heureusement j'ai eu un deuxième entretien pour un job auquel j'avais postulé début avril. Rendez vous qui s'est bien passé, mais le directeur régional m'a demandé plusieurs jours pour prendre une décision. Ils sont censés être pressés, mais on a pas la même notion de l'urgence...

Et puis j'ai eu 30 ans. C'est passé comme une lettre à la poste. J'ai passé la journée entière au téléphone avec mes proches. Et puis c'est tout. D'un côté j'aurais aimée être hyper entourée, faire une grosse fête, et patati et patata. Mais ce que j'ai répété à tout ceux que ça chagrinait : "j'avais qu'à ne pas partir habiter à 600km l'année de mes 30 ans !". Une façon de dire qu'être ici vaut bien plus qu'une soirée festive. Qu'être ici c'est comme un cadeau au quotidien. Et je ne regrette toujours pas !

Je me suis quand même offert un cadeau. En fait j'avais même prévu mon coup puisque je l'avais acheté au mois de décembre. Une place pour le spectacle de Kyan Kojandi, au casino Barrière. Dans un sens, je sentais déjà à ce moment là que je serais toujours ici en mai !
C'était une soirée géniale, émouvante et drôle dans un lieu magnifique. J'ai profité du spectacle seule, 48h avant mon anniversaire, et c'était ça mon anniversaire. J'en garde un très très bon souvenir !

Depuis j'ai toujours le même caractère de cochon : impatiente et intolérante, la météo passe par tous les extrêmes, et je surveille mes comptes bancaires plus que jamais.

Et puis un coup de fil, en début de semaine, qui change tout : j'ai le poste, je commence la semaine prochaine !!!!!!!!!