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05/06/2017

30 ans



Pour ne pas trop subir la solitude, j'ai choisi d'être solitaire. Ça résume bien ces dernières semaines.
J'ai lâché l'affaire à l'idée de trouver le prince charmant, j'en ai eu ras le bol de passer des heures au téléphone avec mes copines parisiennes, et j'ai été largement déçue par la manque d'intérêt à mon égard de la part des toulousains que je connais.

Etre préoccupée, mal dormir et passer mon temps dans la recherche d'emploi, ça m'a aussi rendue pas très joviale. J'ai même été sacrément impatiente et intolérante avec mon entourage. Alors par souci de préservation, je suis restée dans mon coin, je ne suis pas vraiment sortie de ma tanière.

Mon père est venu pour un week end. Et ça a été vraiment chouette même si on était aussi fatigués l'un que l'autre. C'était bien différent pour moi de la première fois qu'il est venu, l'automne dernier, et j'ai très vite compris pourquoi : les conditions ont complètement changées. J'habite seule, je connais mieux la ville, je me sens moins déracinée. Ça m'a permis de profiter sans stresser et sans compter les minutes à rebours.

Ce dimanche là, il s'est passé un truc très bizarre, auquel je pense régulièrement depuis tellement j'ai été choquée. En rentrant en voiture dans la résidence, j'ai vu ma voisine (la tarée sous tutelle), nue, accroupie sur un bout de pelouse, en train de chier. Le temps que mon cerveau enregistre l'info, je ne voyais plus la scène. Mais dans le rétroviseur (curiosité malsaine) je l'ai vu se torcher avec une de ses fringues... Pendant quelques jours suivants, la fameuse fringue (une capuche de manteau en fait) est restée sur l'herbe, me rappelant cette scène dont j'ai été la seule témoin.
Jusque là je n'avais aucun doute sur le dysfonctionnement de son cerveau, mais pas de là à chier, à découvert, à seulement quelques mètres de ses toilettes. Depuis elle m'évite. Je crois qu'elle sait que je sais. 

Alors que ma recherche de travail stagnait toujours je suis tombée sur l'annonce du boulot parfait (pour Nespresso). Parfait parce que contrairement à mon poste de "prédilection", celui-ci, j'en suis sûre, m'aurait donné envie de me lever tous les matins pendant longtemps, des années même... Mais malgré une lettre de motivation dans laquelle j'ai mis tout mon coeur et mon esprit, aucune nouvelle de leur part...

Heureusement j'ai eu un deuxième entretien pour un job auquel j'avais postulé début avril. Rendez vous qui s'est bien passé, mais le directeur régional m'a demandé plusieurs jours pour prendre une décision. Ils sont censés être pressés, mais on a pas la même notion de l'urgence...

Et puis j'ai eu 30 ans. C'est passé comme une lettre à la poste. J'ai passé la journée entière au téléphone avec mes proches. Et puis c'est tout. D'un côté j'aurais aimée être hyper entourée, faire une grosse fête, et patati et patata. Mais ce que j'ai répété à tout ceux que ça chagrinait : "j'avais qu'à ne pas partir habiter à 600km l'année de mes 30 ans !". Une façon de dire qu'être ici vaut bien plus qu'une soirée festive. Qu'être ici c'est comme un cadeau au quotidien. Et je ne regrette toujours pas !

Je me suis quand même offert un cadeau. En fait j'avais même prévu mon coup puisque je l'avais acheté au mois de décembre. Une place pour le spectacle de Kyan Kojandi, au casino Barrière. Dans un sens, je sentais déjà à ce moment là que je serais toujours ici en mai !
C'était une soirée géniale, émouvante et drôle dans un lieu magnifique. J'ai profité du spectacle seule, 48h avant mon anniversaire, et c'était ça mon anniversaire. J'en garde un très très bon souvenir !

Depuis j'ai toujours le même caractère de cochon : impatiente et intolérante, la météo passe par tous les extrêmes, et je surveille mes comptes bancaires plus que jamais.

Et puis un coup de fil, en début de semaine, qui change tout : j'ai le poste, je commence la semaine prochaine !!!!!!!!!

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