Pages

09/11/2016

Le guet-apens

Alors que la coloc se passait parfaitement bien, à base de discussions chouettes, de choix de canapé, de soirée films tranquilles (et même une virée dimanche matin au salon des expositions pour la grande braderie Emmaüs), le prévisible dans une coloc homme/femme s'est produit : le malentendu sur nos attentes.

Depuis mon arrivée, alors que c'était clair pour moi, Monsieur me teste incognito, interprète tous mes faits et gestes sans que j'y fasse attention, jusqu'à lundi soir où il me propose de sortir en ville prendre un verre pour se changer les idées. Moi toute naïve je m'attends à profiter, m'amuser, rencontrer des gens, mais pas du tout. On prends un thé dans un bar vide sur la place du capitole, et sur le chemin du retour il me sort tous ses doutes d'un coup, toutes ses théories fumeuses sur mon comportement à son égard (paroles, gestes, sous-entendus...). Trop gentille pour être désintéressée.
Je le rassure, lui explique ma façon de voir les choses, et on rentre à l'appart relativement soulagés que le sujet ait été enfin abordé.

Sauf que le lendemain matin je réalise que si lui a été tranquillisé par cette discussion, de mon côté je n'ose plus rien dire, plus plaisanter, plus bouger de peur que ce soit mal interprété. Sachant que le fait que je dorme dans le salon est à l'origine de tout ça, la première chose que je fais de la journée c'est d'investir ma chambre, déplacer le lit. Partant d'un bon sentiment (rétablir une distance respectable dans notre intimité) j'ai fait ce qu'il ne fallait pas : vider le salon. En effet, sans mon lit, la pièce est mortelle, froide, sans vie, et ça résonne. Du coup on se croise à peine et chacun reste dans sa chambre. Pas trop moyen de détendre l'atmosphère dans ce contexte.

Et alors que je sais depuis le début qu'il peut me virer de l'appart à n'importe quel moment, c'est depuis notre discussion que je le réalise. Du coup ça me bloque dans mon "installation". Par exemple j'aimerais m'acheter une table de chevet et une lampe, mais si c'est pour quitter l'appart dans une semaine, ça ne sert à rien ni de dépenser de l'argent ni de charger inutilement la voiture pour un retour express sur Paris. Ça me casse un peu le moral de savoir que mon avenir ici dépend de lui...

Nous sommes mercredi matin, notre nouveau canapé nous attends dans un relais colis, on va le monter ensemble dans le salon. J'espère que ça va faire revenir la bonne ambiance qui s'est envolée il y a 48h.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire